Premier album de Spock's Beard, "The Light" n'en est pas moins l'une de leurs œuvres les plus abouties et surtout l'album par lequel Neal Morse et ses compères jetaient les bases d'un style particulier qui les caractérisera sur la majorité des productions qui suivront. Pour le fan des années 2000, il est vrai que "The Light" pourrait sonner un peu vieillot, ce qui est tout de même un comble lorsque l'on pense que sa sortie ne remonte qu'à 1995. Mais il est évident qu'à l'époque, Spock's Beard n'avait pas les moyens qu'il aura quelques années plus tard pour "V" ou "Snow". En revanche, musicalement parlant, comment ne pas s'enthousiasmer devant une telle richesse, et surtout une maturité rare pour un premier album ?
Voilà un groupe qui, en un seul morceau (le premier), insuffle déjà tout l'esprit qui sera le sien durant les années à venir. Après une intro piano/voix tout en douceur, l'arrivée du thème ultra-syncopé nous plonge immédiatement dans l'univers du groupe. Solo hargneux, effets de voix comme les affectionne Neal Morse, changements constants d'ambiances allant d'une mélodie presque pop à des moments intimes au clavier en passant par des interludes gitans, Spock's Beard aime s'étendre sur son sujet et explorer tous les univers musicaux qui s'ouvrent à lui.
Ainsi, ce petit groupe tout nouveau nous livrera un petit bijou, 'Go The Way You Go' durant lequel il se permettra quelques incursions dans les harmonies du jazz, il fera notre bonheur avec un 'The Water" qui sonne comme un hommage à la fois à Genesis et Pink Floyd tout en y incluant des références à la soul ou au jazz et finira sur un 'On The Edge' étonnamment Rock.
En 1995, Spock's Beard annonçait dès le début son intention de ne pas jouer dans l'ombre des grands mais d'en faire partie intégrante. Et quoi de plus efficace pour cela que de montrer à la fois son talent, son imagination et sa capacité à jouer et expérimenter tous les styles musicaux ?