Ce deuxième album de Tr3nity me pose un cas de conscience. Après de nombreuses écoutes, je ne sais toujours pas ce que j'en pense vraiment. Je vais essayer d'y voir plus clair en vous en parlant.
Première remarque, le disque ne comporte que 5 titres dont les durées vont de 10 à plus de 20 minutes. Donc des morceaux longs qui, parfois, me semblent trop longs. Prenons par exemple le premier titre "Livin' A Lie", il dure près de 14 minutes et est composé d'une première partie très Floydienne avec guitare à la Gilmour sur nappes de synthé et se transforme après 5'30 en un néo-prog qui me rappelle beaucoup le Landmarq de l'époque "Solitary Witness".
Le deuxième titre est très néo-prog et de nombreux passages puissants alternent avec des solos de piano ou des couplets de chant très "interprété" pour s'achever dans un final "pêchu" sur fond d'orgue façon fugue de Bach. Je parle de chant "interprété" car je ne sais pas trop comment décrire ce qui me dérange dans la prestation de Chris Campbell, qui a une voix tout à fait intéressante mais qui s'en sert avec parfois un jeu tellement exagéré qu'il en devient nuisant.
Les trois derniers titres confortent ma gêne par rapport au chant... Et pourtant il m'arrive parfois d'écouter avec plaisir des passages qui m'ont irrité la fois précédente.
Pour en revenir à la construction de la musique, je m'appuierai sur le dernier titre de plus de 20 minutes qui résume assez bien l'ensemble du disque. Et justement, il en manque, d'ensemble, ce disque, il manque d'unité. Les changements de rythmes et de styles sont peut-être trop nombreux avec des transitions trop cassantes.
Difficile de conclure. Il y a des passages qui sont vraiment très inspirés, mais j'ai trop souvent envie d'accélérer le défilement pour aller "voir" plus loin. Tr3nity aurait peut-être dû opter pour une découpe en titres plus courts qui auraient gagnés en cohérence.
Je suis persuadé que cet album pourra ravir certains fans de néo-prog car les interprètes sont bons et la technique à la hauteur, mais pour moi il manque le déclic. Dommage !