Originaire de Montpellier, Kursed donne dans un Grunge moderne, mâtiné de Rock alternatif. Ce simple constat suffit à nous indiquer que nous n’allons pas donner dans l’originalité folle et dans les expérimentations débridées. Pour autant, dès les premières notes de "Perfect Mean", force est de constater que si Kursed ne cherche pas à réinventer le Rock, il semble très à l’aise pour ce qui est de le faire vivre.
Le chant en anglais est très professionnel et la formule musicale, bien que simple, est très bien restituée : l’ensemble respire la maturité et le savoir faire. On peut toutefois regretter l’aspect un peu linéaire du son et des compositions. Les quelques petites trouvailles musicales ou sonores (le pont de "Recycle", la guitare psychédélique puis Punk Rock de "Generation", ou bien l’ambiance exotique de "Esquisse Part 1"), se révèlent malheureusement un poil trop rares et timides dans ce pavé dense de 15 morceaux.
Et c’est dommage, car lorsque le groupe sort de sa zone de confort, comme avec la ballade "Abort Me", ou bien avec le très bon "Winner" et ses faux airs à la White Stripes, il se révèle bien plus touchant et convaincant. Les petites digressions mentionnées plus haut font également un bien fou, et nous laissent deviner un groupe capable de beaucoup plus en termes d’expérimentation et de personnalité.
En effet, si le résultat est agréable et très crédible, et que les compositions, très denses, tiennent bien la route, il ressort de cet album un léger défaut de caractère. Rien de bien grave, mais cela est suffisant pour donner le sentiment d’être passé à deux doigts de quelque chose d’unique et incontournable. L’excellent "Scare(d)" en est la parfaite illustration : ce morceau fourmille de sonorités étranges et de parties inspirées. Pour autant, il lui manque une petite once de folie ou de prise de risque pour basculer dans l’imparable.
Le groupe gagnerait certainement en efficacité et en charme, en lâchant la bride à son guitariste et en élargissant un peu son mode d’expression. Ce "Like A Coffee", doté d’une très belle pochette, n’en reste pas moins une bonne surprise qui, au-delà de la légère frustration qu’il génère, laisse augurer un futur réjouissant.