Lies est un groupe français composé de musiciens aguerris et ayant déjà fait partie de différentes autres formations (Lofofora ou Nothingness). On n’en sait pas beaucoup plus sur ce combo, hormis le fait que cet album est le premier de leur discographie.
Le premier morceau, "World Of Lies", peut en effrayer plus d’un. Après une introduction grandiloquente aux sonorités de claviers toutes droit sorties d’un mauvais film d’horreur des années 80, se met en place un titre puissant qui prend son inspiration dans un nu-métal un peu obsolète. Les samples inondent l’espace sonore mais la volonté de créer une ambiance de métal moderne tombe un peu à l’eau. Des groupes du calibre de Fifty One’s (pour ne citer que lui) avaient réussi à leur époque à produire un son moderne avec l’ion de séquences électroniques sans tomber dans une resucée de nu-métal. Le deuxième morceau "Rictus" affine les choses avec un mix de Korn, pour les rythmiques et les envolées vocales, et Linkin Park pour les refrains plein de mélodies. On reprend grosso modo la même formule à l’occasion de "777" avec des éléments en plus : une voix qui devient de moins en moins supportable car peu encline à faire dans la nuance, et des sons de claviers toujours aussi vieillots qui pointent ici ou là (lors des refrains par exemple).
Des efforts louables sont faits à l’occasion de "Escape" avec des plages atmosphériques mieux amenées et qui révèlent de belles réminiscences de Pink Floyd, une des nombreuses références du groupe. Dommage que des voix trafiquées viennent perturber un certain nombre de belles idées. Les deux derniers morceaux sont très ambitieux avec plus de dix minutes au compteur pour chacun d’eux. "S" se divise en deux parties avec pour la première un métal assez lourd, mélodique mais sans réelle originalité. La deuxième partie laisse place à une partie atmosphérique sur laquelle une guitare gilmourienne s’épanche. Enfin, "Live Fast Die Young" est un conglomérat de tout ce dont Lies s’est montré capable de produire tout au long de cet album : des samples, des rythmiques abrasives et un chant monocorde définitivement lassant. Au lieu de treize minutes, ce morceau laisse un blanc en son cœur de plus de cinq minutes avant de revenir finir le travail.
La musique de Lies est difficilement classable et le terme d’hybridation est peut être celui qui définirait le mieux l’orientation musicale de ce groupe. Les associations sonores ne sont pas toujours heureuses et malgré de bonnes idées le tout est souvent gâché par un excès de zèle. En conclusion, Lies arrive un peu tard dans un créneau musical qui a eu ses lettres de noblesse il y a plus de dix ans maintenant. Mélanger le côté moderne avec une forte coloration atmosphérique est peut-être la voie à creuser pour le futur, si tant est que les tentations nu-métal soient abandonnées. Nous suivrons pour vous les évolutions de ce groupe.