Est-ce l’époque qui veut que les groupes de rock mélodique ayant connu le succès dans les années 90 se reforment ? Il faut bien se rendre à l’évidence. Après les Bostoniens d’Extreme l’année dernière, c’est au tour du quatuor de Mr Big de se remettre à écrire, pour notre plus grand plaisir. On avait laissé le groupe exsangue après le départ de Paul Gilbert en 1997 et un Hey Man critiqué mais qui contenait pourtant de très bons morceaux. Le concert immortalisé sur support numérique, Back To Budokan, enregistré en 2009 a rallumé l’étincelle et l’évidence est de dire que le groupe semblait ne jamais s’être séparé. Après l’épisode Ritchie Kotzen et les différentes aventures de chacun des membres, Mr Big est clairement de retour avec What If.
Cet album débute avec son premier single, "Undertow", dont le clip inonde la toile depuis le début du mois de décembre. Il faut avouer que ce titre est plaisant : rythmique râpeuse et sale de Gilbert, gros son de basse de Sheehan qui donne une couleur si particulière à la musique de ce groupe, voix de Martin un peu plus poussive que par le passé et excellent refrain en chœur avec Sheehan et Gilbert. Le son estampillé Mr Big est toujours présent malgré les presque 15 ans qui séparent le dernier album avec Gilbert et ce nouveau projet.
Les quadras envoient même un beau gros rock rythmé qui rappelle l’énergie dégagée par Van Halen et sa bande et donne envie de gambiller dans les coins. "American Beauty", "Still Ain’t Enough For Me" ou "Around The World" sont taillés dans le matériau brut d’une inspiration rafraîchie et donnent de belles espérances pour des concerts qui promettent le feu. Niveau refrain Mr Big s’est vraiment pressé le citron avec des mélodies présentes dans chaque morceau. Les temps forts sont légions avec "Nobody Take The Blame" titre entraînant et puissant avec un solo inspiré de Paul Gilbert, "As Far As I Can See" et son riff d’intro du tonnerre, ou "Once Upon A Time" et "Around The World" qui nous servent une unisson basse-guitare de haute volée. Parmi les morceaux cités précédemment certains montrent une orientation plus métal que les morceaux classiquement écrits par le groupe. D’autre part, Mr Big, n’a pas abandonné les power-ballades et celles-ci sont agréables sans toutefois casser la baraque ("Stranger In My Life" et "All The Way Up").
Qu’il est bon d’entendre le Mr Big originel surtout quand l’album du retour est d’une telle qualité. Au parallèle fait en introduction avec la bande de Nuno Bettencourt, on se doit d’ajouter que What If signe une renaissance encore plus convaincante. Le groupe joue comme si Hey Man était paru l’année dernière et le son Mr Big n’a pas souffert des années de séparation. Je reprendrai la même conclusion que celle écrite pour Saudades de Rock : ce qui est sûr c’est que Mr Big est de retour et que tout nous laisse à penser que ce What If n’est que le début d’une nouvelle aventure.