Cela se passe en Suède en 2007. C'est au cours d'un festival de métal que le bassiste et chanteur du groupe de death/black métal Tribulation, Johannes Andersson et le chanteur Mikael Petersson décident de créer un nouveau projet musical. Un groupe qui s'adonnerait à un death-métal old-school dans la veine d'Autopsy et de Repulsion. Ne restait plus qu'à trouver un troisième larron. Et les deux comparses n'eurent pas à aller chercher très loin puisqu'ils engagèrent Jonathan Hultén, lui-même guitariste de Tribulation.
Avec In Putrescence, Stench nous offre un album tout simplement extraordinaire. Il y a d'abord le chant de Mikael Petersson dont la voix, se situant à la limite entre la gravité du death-métal et la "gutturalité" du black-métal, s'harmonise parfaitement à l'instrumentalité de ses deux compagnons. Puis, Johannnes Andersson a troqué la basse pour la batterie et s'avère être aussi à l'aise derrière les fûts qu'une quatre cordes en main. Enfin, Jonathan Hultén est un véritable magicien de la basse et de la guitare, à la fois charmeur de cordes et hypnotiseur auditif.
De ce In Putrescence se dégage une grande cohérence, un monde et une atmosphère musicaux prenants, presque palpables. D'ailleurs les titres s'enchaînent sans qu'on ne se rende vraiment compte du passage de l'un à l'autre. Il ne s'agit nullement de linéarité. Les huit compositions de cet opus sont comme autant d'actes composant une même scène. Une scène musicale dans laquelle, à la fougue tapageuse de la batterie et au chant caverneux, répondent des lignes de basse dégoulinante de légèreté, des riffs prenants et des mélodies de guitare d'une cruelle facilité et beauté. Des titres comme Breathe Of The Rottenness et Drenched In The Light sont à cet égard d'une enchanteresse efficacité.
Pour un premier album, les Suédois de Stench frappe vraiment très fort. In Putrescence est un disque de death-métal old-school comme il n'en sort, heureusement, que de temps en temps. Ce genre de disque précieux parce que rare. Une sorte de météorite musicale à laquelle on ne s'attend jamais vraiment. Un disque qui s'écoute sans faim, en boucle et qu'on aime fréquemment ressortir de son boitier. Ce premier opus est d'une indéniable beauté "death-métallique". Excellent et envoutant, In Putrescence est une tuerie que tout amateur de death old-school se devrait vraiment de posséder et inversement.