Fracture est un groupe australien (!) qui donne dans un genre Métal Progressif. Après trois années d’existence, il nous propose son premier album Simple Chaos, le 3784ème album de Metal Prog’ cette année ! Eh oui, cette scène-là reste très prisée depuis l’explosion de Dream Theater. Alors comme le choix est vaste, les critères des fans s’affinent proportionnellement. Que faut-il alors pour contenter le (bon) fan de Metal Prog’ ?
1. De bons musiciens, techniques et véloces : sur cette première exigence, Fracture s’en sort bien. Le batteur cogne juste et fort et le "gratteux" (membre star dans cette catégorie) maîtrise suffisamment son instrument pour contenter les plus exigeants. Seule la basse reste plutôt discrète.
2. Des compos alambiquées et qui font classes quand nous les faisons écouter aux amis incultes (du genre "t’arrives à écouter ça toi ?! J’y comprends rien ! ") : Encore une réussite pour Fracture qui parvient à nous embrouiller la tête (trop peut-être) avec des plans du tonnerre, des riffs de plomb et d’autres passages acoustiques.
3. Un gros et bon son : Aujourd’hui, c’est presque une formalité pour qui s’en donne la peine. Ici rien à redire, tout y est clair et équilibré.
4. Un Univers propre et une volonté de progresser (d’où le nom) : Fracture ne cherche pas à plagier les maîtres. Le groupe se démarque légèrement du lot en apportant à son Métal un côté sombre et assez moderne. Tony Markou possède un touché assez personnel qui évite le jeu des comparaisons et David Bellion, pas toujours très juste, a au moins le mérite de posséder un bel organe (il résonne et joue avec sa voix comme un certain Warrel Dane).
5. Dernière exigence (la plus importante) De l’inspiration : Alors là… Soit on oublie la 5ème et le groupe s’en sort plutôt bien, soit on y va et ce Simple Chaos va perdre des points. Mais Music Waves est un site sérieux, doté de chroniqueurs sérieux, donc allons jusqu’au bout et évoquons l’inspiration. Mais mieux vaudrait parler du manque d’inspiration pour le coup.
Les nombreux titres se suivent et se ressemblent dans les lignes de chant, les riffs et rythmiques, les cassures et reprises, les ponts et passages aériens, au point qu’il en deviendrait difficile de trouver les Sept différences entre "Rearranged" et "Without End" par exemple. Il en ressort une impression de fouillis constant, même au sein d’un titre, qui lasse très vite l’auditeur. Seuls les gros fans du genre (et encore) irons jusqu'au bout sans sourciller. Le souci est qu'à la deuxième écoute, plutôt que de commencer à gérer le truc et d'y prendre un certain plaisir, on zappe faute de cohérence.
Les bons moments tout de même ! Un titre éponyme qui sort du lot et possède une vraie dynamique (ce qui manque cruellement au reste de l’album), un "Without End" pesant et un final tout en douceur, très Rock dans l’âme même si quasi acoustique. Ajoutons à cela quelques rythmiques imparables de Tony Markou, malheureusement noyées dans une soupe trop souvent servie.
Mais ceci n’est qu’un premier opus et tout est encore jouable. En remplissant 4 conditions sur 5, le groupe reste dans la course. Alors, Rendez-vous en 2012 ?