A l’aube de leur dix ans de carrière, les Américains de My Chemical Romance font reparler d’eux avec un nouvel opus, quatrième d’une série de succès planétaire après "The Black Parade", album vieux de déjà quatre printemps. Sagesse grandissante ou besoin de changement, les épouvantails de Jersey City décident pour ce "Danger Days: The True Lives Of The Fabulous Killjoys", album concept sans en être un, de revenir à des bases plus rock, moins grandiloquentes et de mettre au placard leurs fameux apparats quasi-militaires.
Evolution ici synonyme hasardeux de bonification, car le punk-rock proposé par la bande à Gerard Way semble assez peu avoir mérité une telle attente depuis la parade noire. Destiné sans doute à un public très jeune, amateur de mélodies bon-enfants ultra simplistes et baignant dans l’univers des gentils Killboys - alter ego aux couleurs criardes du quartet, combattant au péril de leurs vies les méchantes firmes internationales mercantilistes – ce "Danger Days" n’aura sans doute pas les aboutissements espérés aux vues des moyens investis.
Produit par Rob Cavallo (Green Day, Dave Matthews Band…), c’est un creuset plein de haine auquel nous avaient préparés l’un des frères Way, un brûlot électrique apparemment taillé pour la scène. Mais à l’écoute du titre introductif au douze na et son refrain, une fois ne sera pas coutume, relativement entraînant, MCR a choisi sa cible et devra investir pour s’assurer un large succès, les cours d’école plutôt que les festivals métal.
Le reste de la galette reste du même acabit : édulcorés, largement téléphonés, les morceaux glissent sur les oreilles sans jamais vraiment les accrocher. Même la petite ballade romantique "S/C/A/R/E/C/R/O/W" ou le pompeux du faussement fédérateur "The Kids From Yesterday" n’arrivent pas vraiment à retenir l’attention plus que ça.
Trop gentil pour être pris au sérieux, cette dernière offrande apparaît comme un énième produit formaté pour teenagers. Sans doute ces derniers y trouveront-ils leur compte, mais pour les autres, l’écoute de "Danger Days" ne sera, comme son nom l’indique, pas sans risque.