On ne peut pas dire qu’avec leur premier album, "Metal Slave", les Suédois de Mean Streak aient réussi à marquer leur monde et la planète du heavy-métal. Nos cinq bonshommes avaient en effet proposé un heavy-power-métal archi classique, fortement influencé par les grands noms du genre des années 80, et sans aucune originalité ni temps fort. Le tout au final n’ayant vraiment intéressé que les fans acharnés du genre. Et à la vue du titre de ce deuxième album, "Declaration Of War", et surtout de sa pochette kitsch et clichesque à souhait, on doute fortement que Mean Streak ait cherché à se forger une personnalité ou tout du moins à essayer de s’affranchir de ses influences.
De fait, ce second méfait se place, comme on pouvait le penser, dans la droite lignée de son prédécesseur. Le groupe nous balance toujours un heavy-métal déjà entendu à maintes reprises depuis des années sans trop de génie et même, pour être direct, sans trop de talent. Le chant est médiocre, les riffs passe-partout, et peu de choses restent en tête même après plusieurs écoutes. Si on ajoute à cela des paroles et des titres de chansons ultra convenues comme "In For The Kill", loin, très loin de celui de Black Sabbath, "Sons Of Metal", "Brothers Til The End", "The End Of The Rainbow", on comprendra vite que le bilan de ce "Declaration Of War" est famélique pour ne pas dire catastrophique.
Le fan indulgent du genre pourra éventuellement sauver quelques passages voire un titre, mais il faudra vraiment faire un effort. Ainsi la chanson éponyme dispose d’une partie musicale intéressante rappelant pas mal Hammerfall sans toutefois la même capacité à sonner mélodique et heavy. On pourra aussi garder "Crimson Sky" qui sort un peu du lot de ce heavy métal banal, avec un ton plus sombre et intimiste qui dénote un peu et accroche un peu l’oreille de l’auditeur. Par contre, outre les titres cités précédemment à peine dignes de faces B d’Hammerfall, il sera difficile d'avoir autant d’indulgence pour "No Man’s Land" ou "The Oblation". Sur ces titres, le groupe tente une approche plus lente et vaguement orientale et se plante dans les grandes largeurs avec un chant médiocre et des ambiances plus ennuyeuses que fascinantes.
Mean Streak confirme ainsi non pas des qualités mais une médiocrité assez forte et rejoint le bataillon de groupes du genre apparus ces dernières années qui ne rendent guère hommage au style qu’ils revendiquent. Les grands anciens n’ont clairement pas à se faire de soucis pour leurs vieux jours car on ne voit pas comment Mean Streak pourra prétendre un jour prendre la relève... En tous les cas, ce ne sera pas avec ce "Declaration Of War"...