Alors qu’il espérait voir "Innocence Is No Excuse" lui ouvrir les portes du marché américain, Saxon n’a pas atteint son but et a vu sa fan-base s’effriter devant ce que certains ont considéré comme une trahison à visées commerciales. Pour ajouter au trouble, le quintet britannique voit son line-up modifié avec le départ du fidèle Steve Dawson, remplacé au poste de bassiste par Paul Johnson.
Et c’est bien un Saxon en proie au doute qui nous apparaît sur ce "Rock The Nations", hésitant entre la poursuite de ses rêves américains aux couleurs FMisantes, et un retour vers le Métal mélodique qui a fait sa réputation en Europe. Biff et sa bande vont même jusqu’à inviter Elton John sur 2 titres, et si la power-ballade "Northern Lady" tient parfaitement la comparaison avec les meilleures du genre, "Party ‘Til You Puke" ressemble plus à un bœuf improvisé en studio sans aucune préparation. Le genre de morceau à écouter lorsque l’on a 1 ou 2 verres de trop dans le nez…
Tout n’est pourtant pas à jeter sur cet album qui est même doté de quelques titres taillés pour la scène. L’éponyme "Rock The Nations" est pourvu d’un refrain hymnique, alors que le cinglant "Battle Cry" est propulsé par les salves de batterie de Nigel Glockler. Même le FMisant "Waiting For The Night" est agréablement accrocheur. Malheureusement, ces titres étant tous placés en début d’album, la suite parait alors bien fade et seul le dynamique et efficace "Running Hot" arrive à sortir son épingle du jeu. Le riff de "We Came Here To Rock" fait long feu, alors que le glamisant "You Ain’t No Angel" flirte avec le ridicule et que le plus heavy "Empty Promises" traîne en longueur.
Alors bien sûr, la majorité des titres reste intéressante et le reste n’est pas franchement mauvais, mais nous sommes loin des monuments du début de carrière de Saxon et les hésitations de Byford & Co. finissent par lasser. Quitte à ne pas revenir vers le Heavy mélodique qui a fait sa réputation, le combo britannique ferait mieux de se décider franchement à opter pour un Hard FM dans lequel il ne se débrouille finalement pas si mal. Faute de mieux, cela ne pourra pas être pire que ces titres de remplissage et que ces albums moyens indignes de ce que Saxon nous a déjà prouvé être capable de faire à de multiples reprises. En attendant, nous vous conseillons de vous passer un bon "Wheels Of Steel" ou "Strong Arm Of The Law" plutôt que les fades dernières livraisons de ces sujets de sa glorieuse Majesté.