Tout le monde le sait, aux Etats-Unis, l’album de Noël est une véritable Institution dans le monde de la musique. Celui-ci, du grand Lynyrd Skynyrd (prononcez comme vous le pouvez) sort en 2000, et il méritait bien une chronique à l’approche des fêtes. Composé de 11 titres, cet album est le premier avec les nouveaux guitaristes du groupe, Rickey Medlocke et Hughie Thomasson. Skynyrd est donc une fois de plus composé de neuf membres, choristes inclus, et nous offre un album très familial (et avec des clochettes) mais également très Rock. Un Rock emprunt de relent de bayou et de chapeaux de cow-boys, comme le groupe seul sait le faire (mais attention ! classe les chapeaux, sans poussière).
L’artwork est forcément sympa et se fond dans l’ambiance de votre maison toute décorée. Le contenu lui, se partage entre subtiles reprises et compos originales. Pour les classiques du Papa Noël, nous trouvons en ouverture le "Santa’s Messin’ With The Kids" d’Eddie Campbell, au groove imparable rehaussé d’un harmonica tout en nuance et d’un solo Rock n’Roll d’anthologie. "Santa Claus Want Some Lovin’", dans la même veine et toujours prisé par les rockeurs (des Blues Brothers à Edgar Winter), groove méchamment et son côté rugueux et Hot est plus qu’agréable. La guitare fuse de partout, c’est un régal !
"Rudloph The Red-Nosed Reindeer" issu du folklore américain, déborde de piano et l’unique "Greensleeves", composé en 1580 par un illustre inconnu, et répandu dans le monde du hard rock par le grand Ritchie Blackmore, se pare joliment et pour la bonne cause, de rouge et blanc. Seuls deux claviers se partagent cet émouvant instrumental pour le plus grand bonheur de l’auditeur. "Santa Claus Is Coming To Town" de Gillespie (1934) et "Run Run Rudolph" passent à la vitesse supérieure, fusant de sons de guitares improbables et transpirant le Rock par tous les pores.
Les cinq titres restants sont, et cela contribue à la richesse de l’album, des titres exclusivement composés pour l’occasion. Et écrire des titres avec de telles consonances est un exercice difficile que le groupe réussit avec brio. Il y a tout d'abord les ballades pleines de bons sentiments (mais pas plus que dans les précédentes du groupe) avec "Mama’s Song" et "Christmas Time Again" (en duo avec la jolie Dale Rossington) sur lesquelles la voix de Johnny fait des merveilles. "Classical Christmas", tout en guitare sèche, est un bel instrumental garnit sur la fin d’une chorale d’enfants, et "Skynyrd Familiy" un brûlot Boogie, démarre sur une intro parlée et développe des ambiances Piano-Bar avec banjos et autres violons. Un titre court mais bon sur lequel Johnny nous rappelle quelques souvenirs avec ses "Those Big Wheels Keep Turning On Again" !
Au final, côté reprise comme côté compo, la réussite est totale ! Exempt de toute niaiserie et guimauve à outrance, plus Skynyrd que Santa au final, ce Christmas Time Again possède de quoi offrir un bon moment à tous les amateurs de Rock et Southern Rock. Et comme dirait notre Clooney international : What Else ?