Jusqu’alors, le principal fait de gloire des britanniques de Onslaught était d’avoir accouché d’un très bon album, "The Force" qui, lors de sa sortie en 1985, pouvait se vanter de compter parmi ce qui se faisait de mieux en matière de Thrash. Levons le suspense tout de suite : ce n’est pas ce "Sounds Of Violence" qui va changer les choses. Non pas que ce disque soit mauvais, ce serait exagéré que de prétendre cela, mais à l’image d’une pochette aussi douteuse que bas du front, le disque est par trop souvent grossier et basique.
Des morceaux tels que "Hatebox", "The Sound Of Violence", ou bien le lourd "Code Black" ne présentent aucun intérêt particulier. Qu’on ne se méprenne pas, ces morceaux sont tout ce qu’il y a de plus correct. Les riffs sont gras, le chant est guttural et agressif, la rythmique est très présente… Mais aucune étincelle ne vient transcender cette musique qui singe des titres qu’il nous a déjà été donné d’écouter des centaines de fois ses deux dernières décennies.
Il y a tout de même un point que l’on se doit de relever : le titre de l’album n’est pas mensonger et le ton général est très véhément. Si l’on fait abstraction de l’intro et de l’outro, la tension ne retombe quasiment jamais, et le groupe s’ingénue avec bonheur à ne pas laisser filtrer le moindre espace de répit dans cette avalanche de brutalité. Mais si cet aspect de "Sounds Of Violence" est une réelle réussite, cela ne suffit pas à rendre le disque exaltant pour autant.
Le disque contient pourtant de très bons passages à l’instar du très énervé "Rest In Pieces", qui parvient à conjuguer au bon temps, violence et accessibilité, ou bien du final hypnotique de "Suicideology". Mais telle une machine froide et brutale, ce nouvel opus manque cruellement d’âme et de cœur, et il faut attendre le dernier morceau, la reprise du "Bomber" de Motörhead pour que ce constat nous saute aux yeux. La quasi-totalité des titres ici présents est dénuée de vie, de groove. Ils ne sont construits qu’autour d’un seul thème : la violence. Et c’est le caractère unique de cet objectif qui pose problème : à trop vouloir axer son propos sur la violence Onslaught délivre une musique unidimensionnelle. Le groupe nous fait l'effet d'un unijambiste sans béquille, qui tourne en rond sans jamais atteindre son but. Cette reprise, qui débute par une introduction rappelant étrangement le "Creeping Death" de Metallica, et qui voit la participation de Phil Campbell (Motörhead) et Tom Angelripper (Sodom) est jouissive à souhait et permet de mieux comprendre ce qui fait défaut à cet album.
A trop vouloir se concentrer uniquement sur un unique canal d’expression, Onslaught, passe à côté de l’essentiel et nous pond un album un peu stérile, auquel il manque le souffle de vie nécessaire sans lequel toute œuvre reste incomplète. Et c’est dommage, car pour ce qui est de faire parler la violence, le groupe démontre qu’il est un véritable orfèvre. Las, cela ne suffit pas.