Précédé par un premier album assez quelconque, mais auréolé de l'excellente réputation scénique de White Lion, "Pride" sort en 1987 sur Atlantic. En pleine période Hair Metal et sous le règne d’un MTV alors tout puissant, cet album va vite accéder au statut de référence, aidé en cela par une exposition télévisuelle très forte.
Dès les premières notes de "Hungry", la guitare très agressive (et très Van Halen) de Vito Bratta s’impose comme un des atouts majeurs du groupe. Malgré un son qui manque un peu de dynamisme et de puissance, ses rythmiques très appuyées, son style très clair, et ses soli magnifiques permettent à White Lion de se démarquer de la concurrence. Ce n’est pas pour rien que le guitariste trustera les distinctions des magazines spécialisés en six cordes (Guitar World Magazine, Guitar for the Practicing Musician, Guitar School Magazine…) les années suivantes. L’autre point fort de White Lion est à chercher au sein de son charismatique chanteur, Mike Tramp. Sa voix rauque fait merveille et ce, bien que ses qualités vocales ne soient pas exceptionnelles. En effet, le voile qui semble recouvrir sa voix et qui lui donne de fait une tonalité un peu asthmatique, loin de constituer un handicap, est plutôt de nature à accroître la personnalité du groupe. Il faut dire que ses parties de chant sont souvent doublées par James Lomenzo (basse, futur Ozzy Osbourne, Zakk Wylde, David Lee Roth, Megadeth, Slash…).
En effet, et c’est certainement l’aspect de ce disque qui a le plus mal vieilli, les compositions sont truffées de chœurs. Si le festif "All Join Our Hands" est à ce sujet assez caricatural avec ses chœurs dignes d’un banquet de clôture de chasse, les autres titres ne sont pas en reste. Mais ce petit bémol, ne parvient pas à altérer la qualité des compositions présentées ici, et à l’image de l’incisif "Don’t Give Up", certains titres restent intemporels. Même les rares titres que l’on pourrait qualifier de moyens, contiennent tout de même de quoi satisfaire les amateurs de guitares. Ainsi, "Sweet Little Loving", probablement le morceau le plus faible (avec "All Join Our Hands") comprend tout de même de belles parties de guitares rythmiques.
Pour le reste, c’est la fête à tous les étages. De l’explosif "Hungry" introduit par une guitare aussi rugueuse que la voix de Mike Tramp, à la superbe ballade "When The Children Cry" portée par une voix tout en fragilité et transcendé par un solo de guitare aérien tout est bon. "Tell Me", "Wait", et le plus complexe "Lady Of The Valley", sont également de solides pièces de Hard Rock entraînantes et bougrement efficaces.
Ce "Pride" révèle un guitariste exceptionnel et un duo de compositeurs hors pair. Un album majeur et incontournable pour tout amateur de belles guitares et de Hard-Rock énergique.