Voici la tant attendue cuvée 2004 de Sylvan qui, il y a deux ans, nous avait gratifié avec « Artificial Paradise » d’un excellent album, nous laissant dans l’expectative d’une œuvre future des plus somptueuses. Je n’étonnerai donc personne en déclarant qu’insérer le disque dans le lecteur pour une première écoute ne s’est pas fait sans une certaine appréhension.
Inutile de se demander si Sylvan s’est posé des questions sur une éventuelle possibilité de se diriger vers un style progressif autre que celui de leurs origines. Il ne fait aucun doute que X-Rayed est la continuité d’Artificial Paradise en plus incisif. Le rapport entre les deux premiers titres séparés par un an d’écart, débutant tous deux mollement pour finir en apothéose, est immédiat. Coté instrument le constat est le même. La basse est toujours aussi mise en avant et les nappes de claviers toujours aussi discrètes qu’indispensables.
L’évolution en un an se fait ressentir au niveau de la force accrue des compositions, des arrangements et surtout au niveau de la voix, devenue l’élément le plus actif dans l’apport d’émotions. Un extraordinaire travail a été fait sur les parties chantées, doublées à la tierce ou à l’octave, voire triplées, rendant les refrains absolument imparables.
Pour enrichir un contenu déjà très attrayant, Sylvan a eu la bonne idée d’ajouter de nombreuses fioritures tels des samples ou des chants d'enfants parfaitement adaptées aux atmosphères, tantôt mélancoliques, parfois angoissantes mais toujours palpables.
X-Rayed ne fait que confirmer tout le bien que je pense de ce groupe qui, tout en conservant les mêmes ingrédients, réussi à proposer des émotions renouvelées. Le juste milieu entre la douceur de l’acoustique et la nervosité des riffs puissants associés à un chant rageur parfois à la limite de la fusion est atteint avec une facilité déconcertante. L’équilibre parfait entre le néo-progressif et ses solis planants et le progressif et ses breaks, ses changements de phrasés, est de nouveau saisissant. Sylvan vient une nouvelle fois de briller.