Deux ans après "Zodiac", le groupe Luxembourgeois revient en grande forme avec ce qui restera (puisque le groupe a annoncé sa séparation en novembre 2010) une de ses plus belles réussites.
Suite aux très bons retours et aux nombreuses prestations scéniques dans le triangle Européen de l’est Français (Belgique/Luxembourg/France), No Name se retrouve signé par Angular (le pendant néo du label Musea) et les moyens mis en œuvre pour l’enregistrement et la distribution sont tout autres. Il est loin le temps où "Zodiac" se vendait confidentiellement, mais le travail de sape est récompensé avec cet opus ambitieux. Le mix est plus riche, plus respectueux de chaque instrument et cela se ressent sur la tonalité générale.
"The Secret Garden" possède en son sein deux superbes morceaux à tiroirs empreints de progressif au plus haut point. Orient Express et A Tale Of Mr Fogg, puisque c’est d’eux dont il s’agit, puisent leurs énergies dans des dialogues entre guitares et claviers riches et des structures plus traditionnelles où alternent tempo lent et rapide. La voix de Patrick Kieffer s’est assagie et galvanisée sur l’émotion qu’elle peut ainsi mieux traduire apportant à ces deux titres la position de must dans la carrière du combo, là haut, tout en haut du néo.
La suite The Fourth Season (ndlr : voir la chronique de "Zodiac") est achevée par les 2 parties manquantes avec The Eternal Spring et Autumn Days, la première sautillante à souhait et la deuxième, instrumentale, lourde, synthétique et simpliste à se demander pourquoi la voie la plus efficace qui est celle là n’est pas la plus souvent employée.
Deux compositions font un écart vocal avec l’utilisation du Luxembourgeois. Eng Oppen Dir se veut joyeuse et mystérieuse à la fois, deux ressentis surprenants à lier mais réellement de pair compte-tenu de la complicité guitares/claviers. De Verstand est un exercice périlleux puisqu’il s'agit d'un piano/voix clôturant les 63 minutes de cet imposant opus.
"The Secret Garden" est manifestement le coup de maître dès la deuxième tentative. Une réussite presque totale. J’ai eu la chance de voir ce groupe 2 ou 3 fois (me procurant même ce disque au cul de la camionnette de Stephan Kost –le boss d’Angular- lors d’un festival en plein air) et l’énergie présente sur cette galette n’est que trop révélatrice de la qualité du groupe à cette période. Un grand disque assurément !