De Août 1975 à Mars 1976, il n’y a que 7 mois, bien suffisant pour que le Thin ponde un disque (et le prochain arrivera aussi 7 mois plus tard !). Auréolé d’un début de reconnaissance, le groupe s’attache à faire que ce disque soit celui du réel lancement de la carrière.
A vrai dire tout est réuni pour que la réussite soit au rendez-vous. Tout d’abord, le line-up n’a guère changé depuis 3 livraisons, chaque musicien est à sa place et connaît son rôle à merveille. Les 2 guitares en liberté fourbissent de solis en tout genre à pratiquement chaque plage (une des marques de fabrique du Lizzy dorénavant), alors que la section rythmique assure et soutient le rythme: du travail d’orfèvre en somme.
La composante agressive, bien présente, marque réellement le basculement du combo du coté hard de la force, les cassures de rythmes, les nombreux solis, les mélodies, les sons au cordeau, les chœurs (Warriors…tiens ? Taï Phong ?) tout est là. La marque TL existe dorénavant. Dans le flot de bonnes compositions une sort du lot et sera mondialement connue: The Boys Is Back In Town qui restera comme une référence dans la discographie de Lynott.
Pourtant, dans ce déluge de gros son, surnage des titres comme Fight Or Fall, ballade folk et sa guitare très US, ou The Cowboy Song, teintée d’harmonica par-ci par-là, ainsi que de solis de 6 cordes assez formidables et sûrement des plus marquants de la carrière de TL avec leurs effets à la tierce. Reste Emerald, soutenue et épuisante avec ses cassures, une des chansons des plus performantes du groupe faisant feu de tout bois lors des prestations scéniques du combo.
"Jailbreak" est évidemment un des albums importants de la carrière de Thin Lizzy, tant au niveau de la diversité que de la qualité. Un disque nécessairement nécessaire à toute bonne discothèque qui se respecte, et un sommet dans la carrière de ce quatuor. Recommandé sans hésitation !