Tim Donahue est plus connu pour ses talents d’artisan concepteur de guitares fretless qu’en tant que compositeur. Pourtant ce Madmen & Sinners n’est pas son premier album solo. Son précédent opus, « Voices In The Wind » lui avait permis de se faire connaître grâce notamment à un invité de marque venu interpréter les parties de chant : Paul Rodgers (Bad Company). Cette fois-ci, le chanteur n’est pas le même mais il est tout aussi connu. Il s’agit de James Labrie (Dream Theater) qui comme à son habitude ne s’est pas contenté de chanter mais s’est impliqué dans la réalisation des différents titres.
Avec son style entre Hard Rock Mélodique et un progressif aux sonorités assez modernes caractérisé par de nombreux solis rapides et techniques, Madmen & Sinners ne vous paraîtra certainement pas révolutionnaire. La structure globale est des plus classiques avec des titres rapides entrecoupés de ballades acoustiques agréables, agrémentées de claviers planants (Wildest Dreams).
Le chant que beaucoup attendent comme un élément majeur ne brille pas non plus par sa force. On ne retrouve pas les grandes envolées auxquelles nous a habitué James Labrie – Personnellement je ne m’en plaindrais pas. Le style se veut plutôt simpliste, nerveux, sec et paraît surtout moins travaillé qu’à l’accoutumé.
Une telle description pourrait donner une image assez grisâtre de cet album qui ne l’est absolument pas. Le mélange des genres donne un album vif et « pêchu ». Et quelques surprises sont à attendre.
La première vient de l’utilisation ponctuelle de sons synthétiques ayant tendance à englober totalement certains passages instrumentaux. Cette caractéristique donne ainsi une ampleur grandiloquente assez intéressante. Les suivantes sont disséminées tout le long de l’album. Sans toutes les énumérer, citons simplement « My Heart Bleeds » débutant par une intro électronique surprenante ou « Morte Et Dabo » entièrement constituée de chants grégoriens.
Madmen & Sinners est au final un album un peu fourre-tout, à la cohérence laissant parfois un peu pantois. L’arrivée des chants grégoriens en plein milieu d’album accompagnés d’une sorte de narration à la métal opéra surprend suffisamment pour que l’on se demande si l’on écoute bien toujours le même disque. Ces touches personnelles sont appréciables et efficaces mais on aurait aimé qu’elles soient un peu plus développées. Peut être pour le prochain album…