KILLERS (FR): 109 (THRASH) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Le bien nommé "109" est l’occasion pour l’inamovible Bruno Dolheguy d’opérer un énième changement de line-up au sein de Killers. Mais cette fois-ci, il ne fait pas les choses à moitié, puisqu’il est le seul à échapper à cette nouvelle purge. Et comme cela avait été le cas avec "Cités Interdites", ce changement d’équipe semble légèrement déstabiliser la bande basque. Non que le résultat soit mauvais. On trouve d’excellentes choses sur ce "109", mais le disque se révèle par trop inégal.

De manière générale, l’accent semble avoir été mis sur la brutalité et l’expression directe. Ainsi les deux premiers titres déboulent sans préliminaire. Le ton est, comme d’habitude, à la colère, et de nombreuses accélérations de tempo rendent l’ensemble encore plus rentre dedans. Le son de batterie est très agressif et les riffs sont, comme toujours, du meilleur effet. Au côté de ces titres très belliqueux, nous trouvons tout de même quelques morceaux plus variés, à l’image du lourd "Sang Neuf", du mélodique "Combien…", de "Méli-Mélo" et son feeling Rock ‘n Roll, ou bien de "Le Jour Du Siècle". Pour le reste, le groupe donne inlassablement dans un Thrash / Speed Metal des plus véhéments et des plus véloces.

Pour autant il parvient à nous surprendre, comme c’est le cas avec un "Légende" qui, tout au long de ses plus de 15 minutes, alterne les ambiances et les tempo de manière radicale. Un peu trop d’ailleurs, tant certaines transitions auraient méritées d’être un peu plus peaufinées pour éviter un sentiment de collage entre les différentes parties (notamment pour ce qui concerne le son de certaines guitares). Mais ce détail, relativement mineur, écarté, force est de constaté que Killers est encore capable de nous surprendre de la plus belle façon qui soit. Reste que des titres de la trempe du mélodique "Combien…", "French Paradoxe", ou bien "La Mort Dans L’âme" ne font guère plus que du remplissage. Et cela est bien dommage, car dans une formule resserrée et débarrassée de ces 2 ou 3 titres, nous aurions eu un album autrement plus convaincant. Notamment avec le jouissif "Humain" et sa batterie épileptique, ou bien avec l’instrumental "Furia" qui n’aurait pas dépareillé sur un des premiers Metallica.

Le meilleur côtoie donc le dispensable dans cet album ultra brutal qui possédait indubitablement les éléments pour devenir un grand classique, mais qui au final pèche par manque de régularité. Un très grand Killers donc, mais qui gagnerait à prendre un peu plus de recul et à se montrer un tantinet moins disert.

KILLERS (FR)

109

BRENNUS

THRASH