Encore un groupe de prog suédois, allez-vous me dire ! Et oui ! les cinq jeunes musiciens (dont une charmante jeune femme) de Liquid Scarlet nous viennent de l'extrême nord de l'Europe et ne détonnent pas au sein d'une école nordique qui nous a livré des formations telles Anekdoten ou Anglagard.
Ce premier album révèle rapidement l'inspiration de ces petits nouveaux. Dès les premières notes du premier titre (Greyroom), Liquid Scarlet nous ramène au moins trente ans en arrière. Le Hammond est omniprésent et on imaginerait facilement qu'on vient de tomber sur une plage inédite de "In the court of". Le septième titre (The red stairs) est également dans cette veine crimsonnienne avec un final porté par le mellotron.
Dans le deuxième morceau (Hesitating in the foyer) la composition flirte d'avantage avec Genesis pour la mélodie et le Floyd d'Atom Heart Mother pour la voix. N'allez pas en déduire que Liquid Scarlet ne fait que copier les maîtres du genre avec quelques décennies de retard. Ils savent parfois ajouter une touche personnelle comme dans "Citta nuova", le titre le plus long de l'album, qui est le parfait exemple de leur créativité. L'utilisation de la clarinette lui donne une sonorité chaude bien que mélancolique, travers auquel nous sommes habitués avec le prog suédois qui est plus souvent bucolique que joyeux.
Dommage que ce quintet balte ne se soit pas plus aventuré dans des voix originales car on sent dans ce premier album une grande maîtrise technique qui est desservie par ce côté "Best of prog 70's".
En résumé, ce premier disque révèle un réel talent et gageons que ce coup d'essai, au demeurant très agréable à écouter, se prolongera dans des créations moins colorées Crimson/Genesis/Floyd.