Gardant ses bonnes habitudes de sorties régulières et rapides, Anvil sort son 11ème album studio, "Still Going Strong", dès la mi-2002 soit à peine plus d’un an après l’excellent "Plenty Of Power". Ce dernier avait en effet montré une formation en pleine confiance avec une belle maturité musicale, sûre de la force de son heavy-mélodique et cela malgré toujours et encore un succès commercial assez confidentiel. Ce nouvel album suit logiquement la ligne de son prédécesseur dont il se présente un peu comme le petit frère avec cet excellent heavy-speed-métal aux refrains et riffs endiablés, qui ne sacrifie pas tout à la puissance brute avec une touche plus accrocheuse notamment par un petit côté groovy et entraînant
Ainsi pas mal de titres sortent du lot avec quelques tubes cette fois, grâce à une excellente production, à la fois moderne et puissante, et des riffs et soli qui prennent aux tripes tant ils sont réussis. Avec "Holy Wood" et "Still Going Strong", on tient déjà deux très bons titres avec un fort aspect rock’n’roll. Le premier dispose d’un groove irrésistible, tandis que la chanson éponyme propose un excellent refrain assez fun et entraînant.
Anvil nous propose ensuite des grands titres de heavy-rock-mélodique. Ainsi, "Don’t Ask Me" se distingue par sa très bonne partie instrumentale à la fois épique et rapide, et par des soli inspirés, tandis que "What I’m About" et "Sativa" se révèlent délicieusement accrocheurs. Le premier par un excellent riff de guitare et un début acoustique de toute beauté, alors que le deuxième est un titre court, facile à assimiler et au refrain imparable.
Avec "In Hell" et "Race Against Time", Anvil accélère un peu le tempo et propose du très bon power-métal, à la fois incisif et mélodique, avec de belles envolées vocales et des guitares bien lourdes. Ensuite, se détachent d’excellents titres plus speed. "Waiting" et "Defiant" sont en effet deux puissantes bombes. Naviguant parfaitement aux frontières du thrash, ces chansons ont le petit truc qui évite d’en faire de banals titres trop rapides, comme la superbe fin instrumentale de "Waiting", et le bel aspect mélodique de "Defiant" qui lui donne une puissance supplémentaire.
Anvil nous propose enfin un très bon instrumental, "White Rhino". Sur un peu plus de cinq minutes, l’auditeur savourera toute la dextérité instrumentale et le feeling du quatuor canadien, notamment avec un splendide solo de batterie de Reiner qui n’a rien perdu de sa puissance et de son touché hors pair.
"Still Going Strong" est donc une belle pierre de plus à rajouter au solide édifice Anvil. Le groupe continue d’exploiter une formule qui fonctionne très bien et sans lassitude. Il reste à espérer à présent que le groupe trouve enfin son public, même si à force il est bien difficile d’y croire encore après tant de déconvenues.