Les temps ont bien changé pour Marya Roxx. Entre ses débuts en tant que bassiste / chanteuse au sein de Vanilla Ninja (formation Pop-Rock estonienne) et son arrivée aux Etats-Unis pour démarrer sa carrière en solo, la pétillante artiste a amorcé un sévère virage musical. Son EP quatre titres, diffusé en 2008, a déjà donné une idée précise sur l’orientation choisie. Mais ce premier album, "Payback Time", va se révéler bien plus qu’une simple suite, même si les morceaux présents sur le dit EP sont, comme de bien entendu, gravés sur l’opus en question. Marya Roxx a indéniablement passé la vitesse supérieure. Entourée par des musiciens expérimentés et d’horizons hautement axés sur le Métal, cette production s’invite sans complexe et avec beaucoup d’assurance en territoire Heavy-Metal.
D’ailleurs, c'est un expert en la matière, Kevin Shirley, qui a produit "Payback Time". La présence d'une telle personne derrière les manettes représente un gage de qualité supplémentaire pour lancer une carrière internationale, à condition bien sûr que les compositions en valent la peine. De ce côté là, aucun soucis à se faire. Marya Roxx, qui avec une telle orthographe à son patronyme aurait pu jouer les troubles fêtes dans le Glam-Rock, vient déposer un pavé de choix sur l’autel rajeunissant du Heavy-Metal.
La production de Shirley apporte beaucoup de relief à l’ensemble. La basse ronde et volubile de Scott Metaxas fournit un soutien de poids aux frasques du guitariste Paul Crook, véritable pivot donnant libre-court à son instrument. La voix de Marya Roxx, forte sans être criarde et pleine de justesse, s’imbrique particulièrement bien dans cet univers masculin. Aucun morceau faible à l’horizon, ni même une gentille balade pour se reposer un peu les écoutilles.
"Payback Time" renoue avec l’essentiel du Heavy-Metal. De grosses rythmiques, bien lourdes de préférences, des licks de six cordes ultra-efficaces aux entournures tout en étant dignes des références (Tony Iommi en rythmique et Eddie Van Halen pour les soli), accompagnés surtout d’une science fédératrice imposée sur les refrains. La reprise de Clawfingers, "Nothing Going On", subit un lifting Heavy sans pour autant se vider de sa substance initiale. Les Eigthies planent assez fortement sur la fin de l’album, comme en témoignent les plages "Loverboy" et "Boneyard", sans néanmoins perdre le fil conducteur imposé par la tendance générale de l’album.
Dynamique et sans remplissage, "Payback Time" est une galette à prendre très au sérieux. Cette production ne perd pas de son charme pour le moins envoûtant au fil des écoutes, mais a le grand mérite de faire découvrir un combo aussi improbable qu’intéressant. Car le line-up risque certainement de changer, compte tenu de l’implication de Paul Crook dans les futurs projets de Meat Loaf (prochain disque et tournée avec l’imposant chanteur). Mais ce qui est fait n’est plus à faire et il serait vraiment dommage de zapper un CD de ce calibre, idéalement conçu pour taper du pied tout en hochant les cervicales.