Il semblerait que Lex Koritni ait décidé de rattraper le temps perdu lors du split de Green Dollar Colour. En effet, à peine un an après la sortie de "Lady Luck", premier album de Koritni, le groupe, le voici déjà de retour avec un premier live du nom de "Red Live Joint". Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en compagnie de ses nouveaux camarades de jeu, il ne se moque pas de nous avec un coffret contenant un cd de 18 titres enregistrés à l’Empreinte de Savigny le Temple le 21 Septembre 2007, ainsi qu’un Dvd regroupant des images de ses performances dans cette même salle, ainsi qu’au Raismesfest, les 8 et 9 du même mois.
S’il faut bien reconnaitre qu’il y avait de quoi être dubitatif concernant l’intérêt de cette production, le groupe n’ayant qu’un véritable album à son actif, Koritni a vite fait de dissiper les doutes. En effet, si les titres de "Lady Luck" représentent la moitié de la setlist, cette dernière est étoffée de 5 morceaux de Green Dollar Colour, d’un titre du prochain album en avant-première (un "Nobody’s Home" pêchu et cinglant), et de 3 covers. Celle du "Take A Long Line" de The Angels reste proche de l’original et en restitue parfaitement l’énergie punkisante, alors que celle du "High Voltage" d’un autre petit groupe australien qu’on ne présente plus (AC/DC) est l’occasion de faire participer un public qui, s’il ne semble pas très nombreux, n’en est pas moins très réceptif à la prestation toute en dynamisme et pleine de fraîcheur du quintet. Enfin, Lex et sa bande n’ont pas peur de s’attaquer au "Monkey Business" de Skid Row dont ils ne trahissent pas la puissance d’origine. Le reste de la prestation montre un groupe qui reste très proche des versions studios de ses titres, mais qui le fait avec spontanéité et honnêteté, comme le prouve le début de solo un peu foiré du "Lady Luck", un "Starving Fast" un peu approximatif, ou les difficultés vocales de Lex en fin de set ("Let It Go"). On sent quand-même que le quintet donne tout ce qu’il a dans le bide sur un "Under The Overpass" qui vient conclure en force un concert gorgé d’énergie de la part d’un combo qui ne triche pas sur scène.
Les images présentes sur les Dvd viennent d’ailleurs confirmer tout ceci. Lors du concert donné au Raismesfest le 8 Septembre 2007, Koritni sait tenir l’espace avec un Lex, tignasse au vent, liner aux yeux et barbichette diabolique, un Eddy poseur juste ce qu’il faut, et un Luke qui cavale en long et en travers et qui assure l’essentiel des chœurs. Matt n’est pas en reste, s’adressant parfois au public et le faisant réagir sur "Red Light Joint" en l’encourageant à taper dans ses mains. Il faut dire que ce dernier est assez amorphe, ce qui est un point décevant, l’énergie déployée sur les planches méritant une réaction un peu plus enthousiaste. La qualité du son et de l’image sont excellentes, les prises de vues étant dynamique sans devenir hystériques, et chaque membre étant traité de façon équitable. A noter les petites caméras fixées aux pieds d’un Chris au jeu toujours aussi dynamique et imperturbable, et au bout du manche de la guitare d’Eddy, et qui permettent quelques plans originaux. Tout juste regretterons-nous peut-être un peu les trop nombreux retours de Lex vers la batterie. Originalité : Koritni revient le lendemain pour jouer à nouveau, mais ce coup-ci, il rend hommage à Guns n’Roses. Le défi est de taille, mais Koritni le relève avec classe et enthousiasme. Dès les premières notes de "Welcome To The Jungle", le public se montre beaucoup plus réactif que la veille. La section rythmique est impeccable, alors que la paire de guitaristes se partage les soli, Luke faisant preuve de plus de feeling, et Eddy de plus de technique et de vivacité à l’image de performances impressionnantes sur "Night Rain" et "Paradise City". Quant à Lex, s’il s’en sort avec les honneurs, il semble cependant en difficulté sur "You Could Be Mine", et passe parfois en force, ce qui prive "Mr. Brownstone" d’un peu de vice et "Sweet Child O’Mine" d’émotion. Cependant, étant donné l’ampleur du défi, nous ne pouvons que nous incliner devant la majorité de sa prestation.
Le reste du Dvd est complété par quelques titres déjà présents sur la partie cd, mais qui nous permettent d’apprécier le superbe duel que se livrent Eddy et Luke sur "High Voltage" et auquel Lex participe en intervenant sur l’instrument de chacun de ses camarades. Nous remarquerons également que Koritni et son label Bad Reputation sont très soudés puisque l’on reconnait Eric Coubard, patron de ce dernier, caméra en main en fond de scène. Enfin, le clip de "Heaven Again" vient prouver que le combo ne manque pas d’humour, une autre qualité à rajouter à la longue liste de ceux mis en valeur sur l’ensemble des performances offertes tout au long de ce "Red Live Joint" qui se révèle un beau cadeau pour les amateurs de Hard-Rock et pour les fans de ce groupe aussi talentueux qu’attachant.