Est-ce qu’un groupe composé d’un chanteur ayant tenté trois fois sa chance dans les présélections pour l’Eurovision (pour la Suède en 2003, la Pologne en 2007 et la Lettonie en 2009 !), du batteur de Treat et de Talisman, d’un ex-gratteux de Fair Warning, et de l’actuel bassiste de Therion et de Treat, peut parvenir à nous sortir un bon disque de Hard Rock Mélodique en ce début d’année 2011 ? Telle est la taraudante question qui vous est soumise aujourd’hui camarades surfers de vagues musicales. Ramassage des copies dans dix minutes !
Pendant que vous planchez sur l’exercice du jour, permettez qu’il vous soit rappelé que ces garçons composent, à eux quatre, le groupe suédois Last Autumn’s Dream, LAD pour les intimes, et que ce combo vient de sortir "Yes", son huitième album en autant d’années d’existence, ce qui a froissé le bandana d’Axel Rose lorsqu’il l’a appris. Le combo, qui compta dans ses rangs initiaux trois membres d’Europe, et l’an passé encore le regretté Marcel Jacob à qui est dédié ce disque, fait dans l’AOR à l’Américaine ou le FM à l’européenne c’est selon. On pense tour à tour, par exemple, à Bon Jovi (époque "Roulette"), à Michael Bolton, à Treat et aux premiers Europe.
Et le fait est qu'il y a effectivement de quoi répondre oui dans ce "Yes". En effet, au travers de ces douze titres et cette heure de gentil Hard Rock, il nous est permis de dégoter six perles et trois bons morceaux. Les six premiers sont, soit marqués Bon Jovi, comme les remarquablement mélodieux "I’ve Fallen Into You" et "The Sound Of A Heartbreak", qui auraient fort bien pu trouver leur place dans le premier opus du beau gosse, soit Bolton, comme le sucré mid-tempo "Another Night", soit Treat comme le très catchy "To Be With You" et "Is This Thing Too Deep", ou Europe comme le plus rapide "Survivor". Last Autumn’s Dream aime les ballades, forcément. Ici, deux essais, une seule transformation. "If I Could Change The World" s’en sort avec les honneurs mais les six minutes de "Alive" sont longues comme un jour sans pain. Quant aux clap clap de "Fool’s Game" et "Kissin Goodbye My Tears", ils agacent un brin, même si la voix agréable d’Erlandsson limite la casse et va bien finir par lui permettre de véritablement participer à ce radio-crochet géant !
Malgré quelques minimes faux pas, l’ensemble proposé ici est suffisamment riche en satisfactions, que cela soit les mélodies, mais les guitares également, même si Malecek s’y impose moins qu’il ne le faisait dans Fair Warning, pour remercier, une fois de plus, le dernier rêve d’automne de venir peupler nos nuits de hard rockers au cœur de guimauve.