Déjà cinq albums en à peine une décennie que les spationautes irlandais s’envoient en apesanteur. Toujours en orbite géostationnaire au sein leur propre label (Revive Records), ils font montrent une nouvelle fois de leur goût pour les ambiances célestes, légèrement colorées et en format instrumental.
A l’opposé de nombreuses formations qui préfèrent mettre en avant un enchevêtrement de guitares, jusqu’à bâtir de véritables murs sonores, God Is An Astronaut laisse s’exprimer les sonorités électro, non pas par l’emploi de samples et autres bidouillages, mais par des couches ou pointes de claviers accentuant, tantôt l’aspect atmosphériques de leur univers, tantôt le caractère ingambe de certains des chapitres. Il en ressort forcément une musique plus synthétique, jusque dans la batterie qui sonne parfois comme une boîte à rythme dans les passages les plus rapides.
Voyageant à travers des contrées aux paysages post-rock à l’armature plutôt conventionnels, le vaisseau fait à certains moment escale dans des territoires aux rythmiques plus vives ("Worlds In Collision", "In The Distance Fading"), limite trip-hop ("Lost Kingdom"), mais sait aussi se tenir simplement en lévitation au milieu des limbes, à l’instar du lent et nébuleux "Dark Rift". De temps en temps, un élan épique étire les mélodies à la manière de Godspeed You Black Emperor!, emballant le tempo vers des zones plus enlevées. Les structures simples en apparence finissent par se répéter - indépendamment des autres - sur chacun des titres et former un tissu panaché, léger et engageant.
Avec "Age Of The Fifth Sun", le quintet poursuit sa traversée aux confins de son monde électrique et électronique. Suivre ces explorateurs du sons, c’est accéder à leur charme cosmique, comme une aventure éphémère à bord de la sonde irlandaise.