Le voilà enfin le premier long format des Polonais de Perihellium ! N’ayant commercialisé jusqu’à présent qu’un Ep de manière confidentielle en six ans d’existence, et ce malgré diverses victoires dans des compétitions locales, le combo patronné désormais par Insanity Records, tente de transformer l’essai avec ce six titres de métal progressif au titre plutôt évocateur.
Si peu d’information transparaissent sur leur passé, il est par contre facile de faire ressortir les influences des natifs de Tarnow, et notamment celle de Dream Theater. Véritable alambic où coule un liquide noirâtre, ces 'Machines de Guerre' répandent, comme une effusion de fièvre, à la fois technique et agressivité. Ces six pavés, premiers blocs de ce boulevard pour l’enfer du riff, développent des thèmes à n’en plus finir, constituant des paysages sombres pour certains pas si loin de ceux d’Opeth, voire de Riverside sur "Sol". A vrai dire, toutes comparaisons faites, le véritable lien de parenté devrait se faire du côté de leur talentueux homologue de "Division By Zero" officiant sur le même label.
"War Against You", par ses mensurations épiques de plus d’un quart d’heure, fait montre de cette délectation vicieuse pour les morceaux à tiroir, dans lesquels on se perd avec autant de plaisir. Avant ça, "Unnamed Syndrome", instrumental à dégouter plus d’un musicien, pose la même équation insolvable qu’avait en son temps émis avec autant de variables le Théâtre de Rêve sur "The Dance Of Eternity". A ce stade, chacun peut rester un peu pantois devant la virtuosité des bonhommes, autant face aux doigts rampant sur sa 7-cordes de Gérard Wrobel qu’ aux tentaculaires coups de semonce de Seweryn Blasiak.
Comme bien souvient, certains confondent d’ailleurs artifice et émotion, et c’est un peu le cas de Perihellium. Sans doute le seul véritable défaut sans vraiment en être un, la main mise d’une puissance inébranlable (et parfois d’une technicité froide) se fait au détriment d’un aspect plus mélodieux et avenant qui aurait rendu plus digeste l’absorption ce colosse métallique.
L’écurie Insanity Records à tout de même eu un excellent flair que de parier sur ces poulains voués à devenir de splendides étalons si leur vitesse de progression continue sur cette lancée. A suivre de très très près.