Bienvenue aux Guns 'n Roses israéliens, Betzefer, dont la sortie du nouvel, et second, album, annoncée initialement pour juillet 2008, n’a finalement lieu qu’en 2011. Le parallèle avec la bande à Axl Rose s’arrête là, car dès que l’on aborde la musique, il convient de constater que le faible empressement des deux groupes à commercialiser leur disque ne se reflète pas de la même manière en termes de vélocité et d’agressivité musicale.
En effet, les Betzefer (école en yiddish) pratique un Thrash mêlé de Metalcore des plus grossiers et des plus rugueux. Ainsi, dès le titre d’ouverture, "Bestseller", nous prenons en pleine face une déflagration de rage sur laquelle se pose un chant qui passe alternativement de tonalités criardes à un growl bien guttural. Comme vous le pressentez, le moins que l’on puisse dire c’est que cela ne fait pas dans la finesse. Ce sentiment est renforcé par un titre comme "Song For The Alcoholic" qui semble être littéralement vomît par un Avital Tamir à la diction pâteuse et grasse.
Le ton général de l’album est du même acabit : les riffs et les parties de batterie se succèdent, s’entrechoquent et semblent partir dans tous les sens. Difficile de retrouver ses petits et ses repères dans cette avalanche de brides de mélodies et de rythmiques. Pour autant, et malgré la variété de celles-ci, l’ensemble apparaît massif et homogène. Il n’y a que quelques rares titres, à l’image de "Nothing But Opinions" ou de "Feels So Right", qui apportent une touche de fraîcheur à cet album de Métal assez primaire, en introduisant une bonne dose de groove et de finesse. A cette occasion, le groupe se montre alors bien plus séduisant.
Si la biographie du combo nous apprend que les influences de Pantera et de Sepultura sont revendiquées par celui-ci, le parallèle n’est pas si évident que cela. Si quelques opus de ces derniers peuvent effectivement être évoqués, et si certaines sonorités de guitares évoquent celles de Pantera, nous sommes assez loin de la technique et l’efficacité des Texans, tant le résultat semble ici être emprunt de beaucoup de spontanéité.
Il est dès lors assez surprenant de constater qu’il ait fallut 6 années à Betzefer pour produire ce disque qui se positionne à mi-chemin entre l’éruption tant bien que mal maîtrisée, et l’alchimie longuement réfléchie. Ce "Freedom For The Slave Makers" se révèle donc être un disque entier qui peinera toutefois à rallier les auditeurs au-delà d’un cercle assez restreint de fans de Thrash Old-School. Mais qui ravira certainement ces derniers.