De retour après un Best Of bien décortiqué par Nicofred, Slowman ne propose pas un nouvel album comme il est coutume de faire après une compilation, mais plutôt un album tribute. Et l’objet de cet hommage n’est autre que le génie éternel de la guitare : Jimi Hendrix. Slowman n’est pas seul sur cet album Hey Jimi, et le nom du groupe formé pour l’occasion le prouve : Slowman & Friends. Comme pour le Jimi Hendrix Experience, c’est un batteur et un bassiste qui viennent prendre part à cette aventure pour le moins risquée.
Risquée pour plusieurs raisons. La première est le fait de s’attaquer à cette icône qui est considérée pour beaucoup comme inégalable (dont votre serviteur). La seconde recoupe la première dans le simple fait de savoir si quelque chose de plus peut être apporté à la musique de Jimi Hendrix. Il y a la manière humble d’aborder l’œuvre de l’Américain et Slowman serait plutôt à mettre de ce côté-là.
C’est avec un certain plaisir que l’on écoute cet album qui peut réjouir par sa liste de morceaux. Rendons hommage à Slowman d’avoir choisi les immanquables de Jimi mais surtout quelques-uns des chefs d’œuvre moins connus du guitariste, "Bold As Love" et "Angel" en premières lignes. Sur "Bold As Love", de belles voix sont ajoutées lors du refrain, et sur "Angel", une intro en arpèges est tentée, mais c’est à peu près les seules fantaisies dont se fend le Suédois. Les soli des morceaux manquent de mordant par rapport aux versions de Jimi mais Slowman est avant tout un bluesman et il ressent le côté blues de la musique d’Hendrix avec finesse et justesse.
Bizarrement, on en vient même à regretter que Slowman soit trop respectueux de la musique de Jimi Hendrix. Sur "Little Wing", nous aurions presque aimé qu’il sorte des clous pour s’approprier davantage ce morceau qui ne demande qu’à vivre (écoutez la version de Steve Lukather pour vous rendre compte de la différence).
Hey Jimi est donc un heureux disque qui peut réjouir les amoureux de Jimi Hendrix car grâce est rendue à l’œuvre du génie. Les novices peuvent découvrir quelques-unes des nombreuses pépites composées par le seul guitariste qui ait jamais révolutionné la guitare, mais dans ce cas là on ne peut que conseiller les versions originales.