GRU: Cosmogenesis (METAL PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Gru, kesako ? Sous ce nom aux consonances shadokiennes se cache le bébé d’un artiste polonais solitaire, Piotr Gruszka, guitariste de formation. De son propre avis, jouer de la guitare est pour lui “juste un hobby”, et il a enregistré ce “Cosmogenesis” tout seul, programmant les claviers, la basse et la batterie.

Il s’agit donc d’un album entièrement instrumental, une sorte de voyage guitaristique dans l’espace, les titres s’articulant tous autour de l’astronomie. Et en un certain sens, “Cosmogenesis” est un album atmosphérique, dans la mesure où il parvient à retracer avec une certaine cohérence les impressions visuelles qu’un astronaute pourrait ressentir dans la contemplation stellaire.

Si Piotr Gruszka se réclame des influences de Guthrie Govan (ex-Asia), Allan Holdsworth (un guitariste de jazz fusion, cité comme influence de Joe Satriani, Greg Howe ou John Petrucci), ou Tosin Abasi (Animal as Leaders), c’est aussi les travaux de George Bellas en solo qu’évoque l’écoute de cet album : l’auditeur y retrouvera une guitare très technique et notera que Piotr Gruszka joue souvent sur les contrastes entre les claviers planants et la relative agressivité des guitares. Plutôt que d’amples envolées harmoniques, ce sont les rapides enchaînements de notes qui retiennent l’attention, un propos technique qui confine parfois à l’aridité ('Zeta Reticuli', à la limite de l’abstraction harmonique), mais sait aussi se faire plus mélodique ('Aurora', mieux lisible).

Le propos aurait pu être répétitif, mais Piotr y échappe d’une part grâce à la brièveté de l’album (34 petites minutes), d’autre part grâce à la cohérence atmosphérique du propos, beaucoup moins mécanique et plus atmosphérique qu’un “Planetary Alignement” de George Bellas, sur le même thème. Signalons aussi l’excellence de la réalisation : pour un one-man-made album, c’est plus qu’honorable ! La programmation de la batterie, procédé habituellement critiquable, est ici astucieusement complexe, et le résultat global n’a pas grand chose à envier aux professionnels aguerris.

La relative austérité musicale, qui limite les envolées harmoniques, pourra détourner quelques auditeurs, mais ce “Cosmogenesis” mérite les encouragements pour cette première production.

NB: l'album est téléchargeable gratuitement à l'adresse suivante : http://grumusic.bandcamp.com/

GRU

COSMOGENESIS

AUTOPRODUCTION

METAL PROGRESSIF