Qui aurait pu penser, il y a 20 ans, à l'âge d'or du hard mélodique, qu'un artiste américain devrait débarquer sur le marché européen pour exister commercialement ?
Ce deuxième opus de Danny Danzi, qui devrait lui permettre de sortir de l'anonymat, représente une forme de reconnaissance. Aujourd'hui, en pratiquant ce style directement inspiré de Nightranger, du Van Halen le plus FM, ou même de Harem Scarem, Danzi n'a acune chance d'intéresser quiconque aux Etats Unis. Restent le Japon et l'Europe.
Et le vieux continent lui offre une opportunité inespérée. "Danziland", sans révolutionner quoi que ce soit, est un bon album : bien joué, assez bien chanté, correctement produit. Les compos sont suffisamment variées pour maintenir l'intérêt. Le bonus vient incontestablement des qualités de guitariste de Danny Danzi. Sans se vautrer dans le néo-classique, il allie vélocité et versatilité (voir le solo à la Greg Howe sur "Fool", un très bon titre par ailleurs). Ses morceaux tiennent la route pour tout fan de hard FM qui se respecte : "Danziland", "Just a matter of time", ou "Eternity" et ses intonations proches du groupe de Harry Hess.
Même si la lassitude pointe, la faute à des morceaux un peu moyens ("All or nothing" ou "wild and dangerous", très Talisman), Danzi peut éveiller l'intérêt. Avoir trouvé un vrai groupe (le premier album était 100% homemade) constitue déjà un premier pas. Et il aura au moins réussi à ne pas passer inaperçu sur le plan esthétique : la pochette et ses tours phalliques dressées au milieu des amplis Marshall ressemblent à un fantasme d'ado...