1973, "Inside" et premier réel album de Eloy dans une formation stabilisée. Franck Bornemann a pris le rôle de leader après le départ du dernier membre co-fondateur mais les compositions sont encore créditées au combo dans sa totalité.
Ce qui change par rapport au premier album éponyme ? La présence accrue de l’orgue (joué par Wiezcorke qui délaisse de plus en plus sa guitare) ainsi que l’utilisation régulière de loops psychédéliques dans lesquels l’orgue et la guitare fusionnent sur des dialogues déchaînés. La section rythmique assure et soutient des compositions de taille différente, ambitieuse avec "Inside", "Future city" et "Up and Down" ou conventionnelles taillées pour l’édition en 45 Tours ("Daybreak" et "On The Road") - à noter que ces 2 titres en seront respectivement les faces A et B.
Mais la plage qui sort du lot sans discussion est "Land Of Nobody" qui du haut de ses 17 minutes taille la route qui sera celle du Eloy futur. Ici, les influences de Pink Floyd (période "Ummagumma") ou du Jethro Tull suintent à chaque instant. Les différents tiroirs qui composent ce morceau sont autant de moments intenses se laissant apprécier. Par moment, et avec 10 ans d’avance, "Grendel" de qui-vous-savez peut sembler désuet.
"Inside" est un album qui représente l’entrée d’Eloy dans ce qui allait être une formidable histoire de musique et de personnes. En effet, la valse des différents membres sera régulière et marquera à chaque fois une période musicale du groupe. Le combo de l’homme au chapeau (le béret viendra plus tard) livre un opus mi figue-mi raisin montrant qu’il se cherche encore mais les 3 compositions les plus longues sont tellement puissantes qu’il mérite forcément une écoute attentive. Pas forcément l’album à recommander lors de l’attaque de la discographie conséquente du groupe mais il n’est cependant pas permis de le laisser à l’écart.