Quelle est la différence entre "Floating" et son prédécesseur un an plus tôt ? Un changement de personnel à la basse avec l’arrivée de Luitjen Jansen, et puis ? La diminution notoire des passages psychédéliques, mais encore ? Eh bien c’est pratiquement tout. En effet, avec "Floating" Eloy confirme la direction prise l’année précédente. Le succès commence à se faire en Allemagne, le combo fait dorénavant des tournées en tête d’affiche et avec cette reconnaissance les intervenants prennent de l’assurance et osent un peu plus.
La guitare utilise dorénavant des sons triturés, Fritz Randow se plaît à faire souffrir ses fûts pour le plus grand bonheur d’une section rythmique calibrée aux petits oignons et Manfred Wiezcorke fait jaillir de son orgue des soli grandioses. Franck Bornemann prend un peu plus d’assurance au niveau des vocaux et a bien amélioré son anglais. Son jeu de guitare, quand à lui, se voit confirmé grâce à des envolées stylistiquement plus justes comme sur le long soli final sur "The Light From Deep Darkness".
Cinq titres composent cet opus largement dominé par les morceaux de plus de 5 minutes (seul le titre éponyme est sous la limite). "Castle In The Air" et "Plastic Girl" font ainsi la part belle aux longs développements que le groupe aime à mettre en avant. "The Light From Deep Darkness", largement instrumental, reste la figure de proue de ce disque en en mettant plein les conduits auditifs.
Avec cet opus Eloy réussit donc le pas de deux qu’il avait entrepris 1 an plus tôt mais, nous ne le savons pas encore, ce sera la fin de la première période du groupe (dans le cadre du style musical) celle où le son est porté par le duo orgue/guitare et les influences du Floyd de Syd Barrett. Un disque dans la lignée du précédent, légèrement plus abouti et plus logique dans la genèse de sa création. Clairement si "Inside" a pu vous plaire, "Floating" ne pourra que vous enchanter...