Creation’s End est un groupe né sous une belle étoile. D’abord projet de deux musiciens, Rudolph Albert (guitare rythmique, claviers) et Dario Rodriguez (batterie), c’est après la rencontre avec John Macaluso (batteur de Ark et TNT notamment) que les choses vont s’accélérer. La formation va s’étoffer d’une belle manière avec l’arrivée de Marco Sfogli à la guitare (James Labrie), Mike Dimeo au chant (Riot et Masterplan) et Joe Black (Chris Caffery, ex-Zandelle) à la basse. L’ombre de John Macaluso est présente dans cet album car il intervient ici ou là dans les instruments (claviers et percussions) mais surtout il officie à la production.
"A New Beginning"est un album de métal progressif en totale adéquation avec son temps avec peu d’originalité par rapport à de nombreux autres groupes actuels qui essaient de remodeler le genre mais une belle capacité à donner sa propre interprétation des codes déjà rabâchés par les maitres de la discipline. Outre l’excellent travail de production de Macaluso et de mixage de Neil Kernon qui donnent au disque un son très puissant, les ajouts de percussion sont courants et assez bien venus la plupart du temps.
"A New Beginning" propose des morceaux directs dans lesquels un maximum de musique est condensé avec comme point d’orgue "Of Shadow And Flame", "World Holocaust" ou la power ballade "Hollow" et d’autres dans lesquels le groupe prend plus le temps d’explorer des ambiances. "Forsaken" ( !) et "Creation’s End" dépassent les dix minutes et permettent à la guitare de Marco Sfogli de prendre le temps d’exprimer autre chose que de la vélocité et de la virtuosité. L’album, de par sa durée, est assez difficile à pénétrer et les multiples changements de rythmes et d’ambiances seront autant d’obstacles à son apprivoisement. Les habitués de ce genre musical en ont vu d’autres…
Creation’s End est l’heureux géniteur d’un premier album tout à fait remarquable. Le talent des différents acteurs de "A New Beginning" ne pouvait faire de ce disque qu’une réussite. L’originalité est forcément le point négatif de l’album qui vient se placer dans un créneau déjà bien éculé. "A New Beginning" saura trouver son public pour ce premier jet mais pour pouvoir le garder ou l’élargir, il devra être capable d’y injecter le petit truc en plus qui fera que Creation’s End ne tombe pas dans le panier, déjà bien fourni, des groupes clones de Dream Theater.