Alors que beaucoup de groupes doivent faire leur chemin de croix pour enfin concrétiser le rêve de tout un chacun, à savoir enregistrer un album pour se faire connaître, d'autres ont la chance de pouvoir enregistrer très vite le précieux sésame. Tel est le cas de Days Of Anger qui, à peine formé en 2010, est directement passé par la case studio sans passer par les cases galère. Originaire d'Ekistulna en Suède, le groupe évolue sous la forme musicale la plus appréciable qui soit, celle du trio.
Dès le titre d'ouverture, Days Of Anger sort l'artillerie lourde, genre Grosse Bertha, avec un titre de barrage, "Damaged", confinant l'auditeur dans la certitude qu'il va avoir à faire tout au long de l'album à du gros thrash dévastateur bête et méchant. La suite de cet opus démentira cette première idée. La musique proposée par le trio suédois est beaucoup plus nuancée et s'avère en réalité plus puissamment ravageuse que violamment tapageuse. Et à l'écoute de cet album, il est clair que les membres du groupe ont de la bouteille. Les trois musiciens de Days Of Anger ont évolué ou continuent aussi au sein de Scaar, et Alex Jonsson et Kristian Huotari ont même été membres de Torch. C'est dire si le trio suédois connaît son affaire. Porté par la voix grave bien chaude d'Alex Jonsson, Days Of Anger envoie la sauce de bien belle manière. Sous une rythmique parchydermique, les refrains, souvent scandés, sont imparables, les riffs sont généralement assassins et les compositions sont toutes parcourues de soli de guitare particulièrement chiadés.
Faîte par des musiciens aguerris, la musique de Days Of Anger s'avère singulièrement redoutable et particulièrement carnassière, brassant un mélange de gros heavy et de thrash mordant avec une pointe de hardcore. Voilà une musique qui ne demande qu'à vous bouffer tout cru. Le trio suédois fait gronder l'artillerie avec des compositions variées passant du bon gros lourd mid tempo comme "Spit On Your Grave" ou le pilonneur "Fuck That (Silly God)" au dépotage en règle avec des titres comme "Symptoms" ou "Buried Alive". Par certains côtés, les ressemblances musicales avec d'autres groupes sont à rechercher, par exemple, du côté d'un Pantera ("Stone Cold Killer", "Hands of Evil") tout autant qu'un groupe comme Unearth ("Damaged", "All Pigs Must Die").
Pour un premier album "Death Path" s'avère plus que prometteur pour l'avenir. Doté d'un son énorme et bien gras, cet album est une bien jolie bombe auditive qui ne demande qu'à sauter aux oreilles de tout amateur de bonne et grosse musique agressive et dévastatrice. Voilà le genre de disque, à l'artwork pas terrible, dont à première vue on n'attend pas grand chose, et qui à votre grande surprise vous atomise. Un album tout simplement féroce.