Sous ce nom étrange se cache le multi-instrumentiste allemand Max Schiefele, guitariste et claviériste de son état... Notre homme est seul maître à bord, responsable des programmations rythmiques, qui sont non seulement très variées mais aussi très réussies lorsque le musicien décide d'imiter un véritable batteur ! Difficile de croire qu'il ne s'assied pas derrière un kit acoustique sur plusieurs morceaux où les percussions sont à la fois complexes et empreintes d'une touche d'authenticité qui semble enfin devenir plus fréquente sur ce genre de one-man-show...
Max rappelle vaguement l'Américain Chris Fournier qui a enregistré plusieurs albums sous le nom de Fonya dans les années 90 et 2000 : entendez par là qu'il apprécie autant les synthétiseurs modernes à la Tangerine Dream qu'un bon riff de guitare électrique que ne renierait pas Joe Satriani ! Et pourtant la musique est différente, davantage basée sur les guitares (tandis que Fournier est davantage un bassiste et un claviériste). La palette de sonorités est relativement large à ce niveau : un mélange de textures cristallines et de riffs parfois vraiment plombés, où Schiefele utilise un son très gras, très épais, des parties mélodiques aériennes plus ou moins enrobées dans une réverbe généreuse et des solos assez techniques. Ce mélange se retrouve sur la plupart des morceaux, ce qui fait qu'on ne fait pas de véritable différence d'un titre à l'autre.
On se retrouve néanmoins avec une musique hydride originale, même si elle rappellera plus ou moins celle du groupe instrumental américain Electrum aux plus pointus des amateurs de progressif. Certains morceaux laissent une plus grande part aux synthés que d'autres, comme "Long Downhill" aux relents quasiment techno (séquences rapides et syncopées). Sur "Fieberwahn", Shiefele laisse son imagination s'exprimer sur une longue intro où les vagues de synthés et les séquences dominent avant que des arpèges de guitare réverbérés rappelant vaguement le Rush des années 80 fassent leur apparition, puis qu'enfin ce soit le côté rock qui prenne le dessus sur une séquence lourde et rapide, avant que l'on revienne à une section un peu plus modérée et planante.
Certains titres sont plus ouvertement rock, comme les deux premiers titres. La basse, qu'elle soit réelle ou synthétique, est bien présente et l'ensemble est réellement groovy par instants ! "The Unknown" possède même une guitare rythmique presque funk, malgré une ambiance relativement planante. Idem pour le plus rapide "Uphill", agrémenté également de guitare acoustique, qui contient quelques accélérations fulgurantes.
Un petit défaut : certains morceaux peuvent finir par sembler monotones, sans partie soliste vraiment forte sur le plan mélodique ("Cruisin' " par exemple). Quelques variations dans les sons de séquences utilisés, des timbres un peu plus organiques auraient été les bienvenus... Et Max ferait davantage de solos virtuoses qu'on ne se plaindrait pas ! Néanmoins, Maxxess fait preuve d'une certaine originalité et d'un sens du rythme indéniable. Nul doute que le musicien sait bâtir des ambiances et accrocher l'auditeur, à condition bien sûr que celui-ci aime la musique instrumentale.