Ne boudez plus les groupes français ! Voilà un message qui plus que jamais sonne d'actualité en ce début d'année 2011. Que cela soit avec la sortie du dernier Blackrain dans un genre Sleaze ou le présent album dans un genre Rock Costaud, le Metal Français possède l'envergure nécessaire pour aller très loin ! Pourtant, notre Power Trio a de quoi se mettre la pression ! Car après un premier album "Amazing Grace" qui avait fortement marqué la presse Rock en 2008, ils étaient attendus au tournant.
Eh bien sans plus ménager le suspens, ce "The Midnight Sons", moins foufou et nécessitant plusieurs écoutes pour se dévoiler, a de quoi combler les espoirs des premiers conquis. En dehors de sa belle pochette vraiment dérangeante (sachons reconnaitre l'art quand il frappe à notre porte), cette galette sait faire varier les plaisirs, conférant à l'ensemble un rythme, une progression entre les passages ambiancés et les montées d'adrénaline. Et puis il y a cette énergie pure qu'il dégage, celle qui passe au-delà d'une grosse production, sans prise de tête et sans arrangements post-enregistrement. Nous voilà donc revenus à l'essentiel, à l'âme même du Rock.
Toujours influencés par des Alice In Chains, Soundgarden ou encore Faith No More, Bukowski à l'intelligence de prendre sur ce second essai l'auditeur à contrepied en proposant d'entrée du jeu, non pas un single imparable dans la veine de son premier album ("Carnivorous" avec son intro à la "Black Night" possède tout du hit par excellence), mais un "Grand Opening" à la guitare sèche et à la voix grave, accueillante et gorgée de feeling. Cette intro plus que classe prend de l'ampleur avec "The Midnight Son", mid-tempo très mature au solo qui prend aux trippes. Quelle entrée en matière ! Et dans cette nouvelle veine, on retrouve plus tard un "Stuck In The Mud" ambiancé au refrain très mélodique (on pense à QOTSA), "Slug And Bats", un titre assez lent à la basse caoutchouc, ou encore la superbe "After All These Years", lourde et froide, sorte de Blues mutant à la structure riche et au solo curieux mais explosif. Sur ces titres, le groupe fait preuve d'une belle maturité et Mat nous laisse découvrir à quel point son chant est riche et captivant (on pense parfois au timbre d'un Chris Cornell).
Mais Bukwoski reste toujours une machine à bouger et l'atteste avec "Carnivorous" bien sûr, mais aussi, et pour ne citer que les meilleurs, le rageur "Downtown Revenge" au très gros riff, le court et immédiat "The Desert", et les trois derniers titres aux mélodies lumineuses et au Rock contagieux dont on devine déjà l'effet sur scène. En dehors d'un "Dark Waters" moins percutant avec ses allures de Rock à l'anglaise, comment ne pas citer "La chanson du monstre qui fait de la batterie et qui hurle comme un fou". "Hit The Ground" est un hommage à peine déguisé à Anthrax, explosant sur près de 7 minutes. Et sans trop dévoiler la seconde partie du titre, sachez qu'un riff éternel s'y impose avec force et envergure pour un résultat délicieux ! Voilà un titre qui va tourner en boucle !
Sans plus nous étaler sur cette sacré réussite qu'est "The Midnight Sons", album aussi intelligent qu'explosif, gageons qu'il ait (et c'est tout mérité) encore plus de succès que son digne prédécesseur et que Bukowski , phénomène au chant éraillé et mélodies immédiates, trouvera rapidement la place qu'il mérite dans le paysage Rock International. Courrez vous le procurer !