Il aura tout de même fallu cinq ans avant que Tiles ne sorte son quatrième album, Window Dressing. L’équipe est toujours composée des quatre mêmes musiciens, secondés par trois invités officiant à la guitare, au violon et au clavier. Ont-ils pendant tout ce temps perfectionné le style qui les caractérisait, à savoir un métal progressif énergique où planait l’ombre du grand frère, Dream Theater ?
Il semblerait que pendant ces cinq longues années, les goûts et les idées aient fortement évolués chez Tiles car le virage entre Presents Of Mind et ce Window Dressing est suffisamment important pour déstabiliser les habitués de cette formation.
D’un métal progressif assez commun, on est passé à un rock hybride aux sonorités et au genre difficilement définissable dans leur globalité. La plupart des titres se rapprochent du Hard Rock Mélodique alors que d’autres sont résolument progressifs avec des phrasés peu mélodieux dans un style très rugueux.
Les guitares au son sale et saturé sont l’élément dominant dans presque toutes les compositions. En solos, en accompagnement, frottées, grattées, distordues, acoustiques… Elles donnent une sensation de lourdeur, accentuée par un des aspects qui pourra paraître rédhibitoire à beaucoup : le coté répétitif. Combien de fois, une mesure ou deux mesures sont-elles répétées trois, quatre voire cinq fois ! La reprise du thème du début, à la fin et même en milieu de morceau n’est pas là pour effacer cette impression, tout comme l’absence quasi-totale des claviers servant généralement à adoucir.
Dans cette déferlante de nervosité se sont tout de même incrustés quelques grammes de finesse par le biais de deux pistes calmes dont l’une d’elle (Slipping In The Snow), véritable éclaircie dans ce monde nuageux, ne manquera pas de vous interpeller. Dois-je vous parler de la seconde qui, ne regroupant qu’un piano et un violon, semble avoir été enregistrée sur l’estrade d’un conservatoire ?
Window Dressing n’est vraiment pas destiné aux amateurs de progressif mélodieux. Il faut en effet aimer ces innombrables parties répétitives que je qualifierai de rébarbatives et ne pas trop se préoccuper de la cohérence générale de l’album. La voix n’est pas non plus une des plus belle que j’ai entendu ; quant aux lignes de chant, elles ne m’ont pas paru excessivement travaillées. Une grosse déception que cette évolution…