Né en Nouvelle Zélande mais ayant grandi en Norvège, Finn Arild a baigné dans la musique classique dès son enfance. Après avoir bourlingué dans différents groupes, ce musicien touche à tout publie en solitaire son premier album en 2005, "Serendipity". Il s'occupe alors de la totalité des instruments et des parties vocales et utilise des programmations se substituant à la batterie.
Album éclectique, "Serendipity" nous propose une sélection de titres pop, évoquant régulièrement Toto ("Take Two and Call in the Morning", "Love Me or Not"), mais ne dédaignant pas proposer des parties plus psychédéliques, plus difficiles d'accès, et dont les orchestrations laissent parfois l'auditeur quelque peu désemparé. L'insupportable "Betting your Ass on a Donkey", dont le final s'avère à peu près aussi vulgaire que son titre, mais aussi "Riding the Nightmare" et ses harmonies bigarrées, rompent ainsi l'harmonie d'un album à l'aspect plutôt lisse jusque là. Et nous ne parlerons pas ici de "Name and the Dance of the Monopols" qui, durant trois minutes, va s'avérer à peine digne des musiques d'accompagnement des premiers jeux video - oui vous savez, ceux qui tournaient sur les toutes premières consoles avec trois voix midi – avant de se conclure par une improbable séquence symphonique totalement décalée.
Mais, au milieu de cette collection de pop song aux mélodies travaillées, régulièrement enluminées par quelques soli de guitare bien propres sur eux, quelques passages plus ambitieux montrent des dispositions à une musique plus progressive, s'aventurant légèrement en-dehors des sentiers battus. "Love and Hate" et son orchestration digne de son ambition musicale vient ainsi présenter les prémisses d'une musique qui ne demande qu'à évoluer vers des schémas délaissant le traditionnel format pop/rock accolé à la majeure partie de l'album.
Malheureusement, la qualité d'écriture de Finn Arild est ici plombée par des orchestrations et des accompagnements parfois limites ainsi que par une production plutôt moyenne. Effets collatéraux du multi-instrumentiste-qui-fait-tout-tout-seul ? Batterie assurée par des machines ? Excuse du premier album ? Probablement un peu de tout cela, qui fait que Serendipity s'avère finalement une légère déception quant au potentiel ressenti derrière les talents d'écriture de notre scandinave.