A peine un an après un Planet Earth? fort bien accueilli par la rédaction de MW, The Watch nous offre un nouvel opus judicieusement nommé Timeless. Sans doute que le combo italien ne voulait pas perdre de temps et "battre le fer pendant qu'il était chaud", aussi ont-ils profiter de la vague porteuse de leur tournée de concerts hommages à Genesis pour nous concocter un album "intemporel" qui mêle reprises et créations toujours inspirées par leur illustre modèle.
En guise d'introduction The Watch nous offre "The Watch", un titre court qui annonce bien l'orientation de l'album puisque le thème effleuré ici n'est ni plus ni moins que le 'refrain' de "In The Wilderness", quatrième titre du présent opus et néanmoins reprise dont l'original figure sur From Genesis To Revelation (1969), premier album d'un Genesis qui cherchait son identité et son style un an avant la sortie de Trespass qui fut la vraie 'Revelation' du groupe mythique. Et, puisque nous évoquons "In The Wilderness", autant dire tout de suite que cette adaptation 'Watchienne' est une réussite car elle donne au titre une sonorité très 'genesienne' qui manquait à la version d'origine. Cette relative modernisation du titre initial est nettement sensible sur "Let Us Now Make Love", composition inédite officiellement jusqu'à la sortie du boxset Genesis Archive 1967–75.
Pour en finir avec l'énumération des reprises, la dixième plage de l'album, offerte comme bonus, est une version de "Stagnation" aussi parfaite que son modèle tiré de l'album Trespass. Ce sympathique bonus est un témoignage de la tournée hommage que The Watch fit en 2010 sous le nom The Blue Show.
Il ne reste donc qu'à évoquer les compositions originales de ce Timeless, à savoir "Thunder Has Spoken", "One Day", "Soaring On", "Scene Of The Crime" et "End Of The Road", desquelles on ne peut que dire l'émerveillement suscité par une maitrise des ambiances 'genesiennes' additionnées d'une touche personnelle servies par des musiciens impressionnants de précision. A noter que si l'on trouve un "One Day" sur From Genesis To Revelation, celui de The Watch est au plus un clin d'œil signé du groupe. Et, pour conclure, on ne peut passer sous licence la sonorité plaisamment très IQ de "End Of The Road", le plus 'beau' titre de l'album à mon gout, dont le final reprend le thème de "In The Wilderness", thème qui se prolonge dans "Exit", courte conclusion de l'album (avant bonus).
Si Genesis (période Gabriel-Hackett) ne fait partie de vos références musicales, vous gagnerez du temps à ne pas écouter ce Timeless. Par contre si, comme votre serviteur, vous êtes un inconditionnel de ce groupe, l'écoute de cet album-hommage de The Watch devrait vous plonger dans un état extatique que seuls les originaux savent vous procurer à chaque écoute, même près de 40 ans après leurs sorties.