Troisième et dernière oeuvre pour Seraphim, groupe Taïwanais (eh oui le métal est partout !), officiant dans le métal mélodique avec chanteuse (aïe !).
Aïe parce-qu'on trouve du très bon et du très mauvais dans ce genre. Heureusement, l'album précédent (The Equal Spirit) m'avait laissé une bonne impression donc, pas d'a priori !
Je vous le dis tout de suite, Pay Lee ne s'en sort pas mal du tout. Elle chante dans un registre lyrique proche de celui de Tarja Turunen (Nightwish) sans toutefois en approcher la qualité et la profondeur. Ce qui pêche un peu, c'est qu'elle donne l'impression parfois de chanter en voix de tête et son timbre peut, à la longue, lasser un brin. C'est surtout lorsqu'elle double sa voix par une tierce que l'ensemble prend tout de suite une autre dimension mélodique.
Les guitaristes, dont le nouveau venu Lucas huang, ne font pas d'économies et nous couvrent (submergent ?) de toutes sortes de riffs, passant en revue tout ce qui se fait dans le métal en général sauf bien sur l'extrême (quoique...). Le son laisse une grande place à ces instruments et on peut s'interroger sur le déséquilibre avec la section rythmique. Le guitariste doit être le fondateur de Seraphim !!
C'est vrai que l'on ressent tout au long de l'album qu'il y a une volonté marquée de mettre en opposition l'agressivité des guitares et la douceur de la voix de Pay. Je crois même que c'est la caractéristique principale de ce groupe.
Le contraste est parfois très dur surtout lorsque le bassiste utilise une voix Black/Death pour répondre à celle de Pay Lee. Là, par contre, à trop vouloir en faire, on frôle le ridicule. Mais cela n'arrive que très rarement. Il ne faudrait pas que le groupe cherche à développer cette facette, au contraire, ce qu'on attend plutôt, c'est une évolution vers plus de finesse.
Le premier titre attaque plein fer et on peut y déceler tous les ingrédients que l'on retrouvera par la suite.
Justement, c'est un peu le problème. Dès l'effet de surprise retombé, on n'écoute plus cet album que d'une oreille bien que la qualité ne faiblisse pas. c'est peut-être le signe d'un essoufflement de créativité dû, je l'espère, au jeune âge de la formation (2001).
Donc, dans l'ensemble un bon album dans la lignée du précédent. Les fans ne seront pas déçus. Il n'y a pas vraiment d'évolution de style mais juste une meilleure maitrise de la composition et de la technique instrumentale. Pour pouvoir entrer dans la cour des grands, Seraphim devra nous apporter, dans leur prochaine création, plus d'idées et plus de surprises. Le groupe a du potentiel, il ne reste plus qu'a faire preuve d'un peu plus de maturité.