Comparé aux années 80, les années 90 n'auront pas été une décennie très productive pour les Américains de Manowar. Une décennie bien pauvre pour les fans du combo avec seulement deux sorties, "The Triumph Of Steel" en 1992 et puis ce "Louder Than Hell" quatre ans plus tard. En compensation de son faible rendement, Manowar sortira des best of et deux fameux live "Hell On Wheels" et "Hell On Stage".
Avec "Louder Than Hell", Manowar prend ses fans les plus récents à contre-pied et propose un album presque dépouillé de tout superflu, sans grandiloquence et d'une authentique simplicité à laquelle le groupe ne nous avait plus habitué. Enfin, presque, car dans cet album il y a quand même d'une part, ce beau et long titre instrumental travaillé et arrangé, à la prenante atmosphère, qu'est 'Today Is A Good Day To Die', et d’autre part, il y a cette bien belle ballade, 'Courage' avec son introduction au piano et aux légers accents symphoniques. Pour le reste, hormis la brève et jolie introduction également au piano de 'King', "Louder Than Hell" propose donc des compositions directes et sans fioritures.
Contrairement à un album comme "The Triumph Of Steel", Manowar renoue ainsi avec les recettes qui ont fait son véritable succès, à savoir des compositions énergiques à la rythmique le plus souvent plombée et aux refrains imparables. Alternant titres mid-tempo et titres plus speed, "Louder Than Hell" contient son lot de morceaux qui sont de véritables hymnes Heavy Metal tels que 'Return Of The Warlord', 'Brothers Of Metal' ou 'King'. Par ailleurs, il est indéniable que l'arrivée de Karl Logan a apporté aux compositions une certaine plus-value avec des soli de guitares plus opportuns que ceux de Ross The Boss ou de Schankle. Le nouveau guitariste s'est tellement bien intégré au sein de Manowar que c'est à lui qu'est dévolu l'habituel instrumental avec 'My Spirit Lives On'. Et autant écrire que la tradition est respectée, cette composition est aussi pénible et éreintante que les instrumentaux de Joey DeMaio.
Si cet album se démarque de ses deux prédécesseurs par un côté moins grandiloquent, il n'en demeure pas moins un très bon disque de Manowar. Voilà le genre d'albums à écouter sans modération, d'autant qu'il scelle la fin d'une époque et annonce le crépuscule de Manowar puisque la suite discographique du groupe américain ne sera qu'une suite de plus ou moins fortes déceptions.