Trois ans après "Revolutions", Magenta sort un deuxième album très attendu. Mais si "Seven" confirme le talent du multi-instrumentiste de génie qu'est Rob Reed, l'album souffre de petits défauts qui gâchent un peu la fête.
"Seven" est construit sur le thème des péchés capitaux et on retrouve donc 7 titres qui se partagent la durée record de plus de 75 minutes et personnellement, cette longueur ne m'a pas lassé un seul instant.
Dès le premier titre, qui traite de la gourmandise, le ton est donné. On a là du néo-folk-prog classique mais de qualité, diablement bien interprété. "Gluttony" est comme un incroyable croisement entre Yes (époque Going for the one) et Renaissance. Cet aspect Renaissance est dû à certains passages mélodiques très centrés sur le piano et surtout à la voix magique de Christina Murphy qui est une digne héritière de la grande Annie Haslam.
La richesse de l'album ne tient pas à la diversité des rythmes car tous les titres se rapprochent plus de la ballade folk que du prog symphonique, mais l'interprétation est riche en sonorités plaisantes. Si il y a indéniablement du Yes dans les influences, la guitare s'envole de Gilmour à Hackett en passant par Stolt et, sous les doigts de Rob Reed, les claviers nous sortent le grand jeu : orgues d'église, ensemble de violons, grand piano, etc... Et pourtant cette diversité ne donne jamais dans l'étalage lourd et lassant. L'ensemble est toujours léger et agréable à entendre.
Il faut chercher dans les interventions vocales de Rob pour trouver quelque chose à redire sur cet album et encore, ces interventions sont très peu nombreuses et je dois avouer qu'au fil des écoutes, j'ai fini par les oublier. Reste donc le plus gros reproche qu'on puisse faire à Seven, c'est son uniformité relative, son manque de variété. Mais si je conçois que cela puisse être une gêne pour certains, je ne l'ai pas encore subie bien que le disque en soit au moins à son dixième passage.
En conclusion, je dirais que Seven s'adresse à l'amateur de rock-folk progressif qui saura se satisfaire de son apparente facilité d'accès. Je dis bien "apparente" car on est bien loin du "easy listening" qui écorche tant les intellectuels de la musique.