"Force Majeure" est le onzième disque du groupe Soniq Theater, qui en fait cache un seul homme, le multi-instrumentiste Alfred Mueller.
Comme pour les opus précédents, "Force Majeure" (tiens ! ne serait-ce pas aussi le titre d'un disque de Tangerine Dream ?) déroule encore et "Encore" (tiens ! un autre titre de Tangerine Dream) des nappes de claviers jusqu'à plus soif. Ce qui, en soi, n'est ni déshonorant, ni rédhibitoire. Là où le bât blesse, c'est le cruel manque d'inspiration et de diversité du propos.
Les morceaux se suivent et se ressemblent avec une monotonie désespérante : Soniq Theater nous gratifie d'une petite mélodie, jamais désagréable, mais pas vraiment émoustillante non plus, et la répète inlassablement jusqu'à la fin du titre. Puis, le titre suivant s'enchaîne sur le même principe, et ce jusqu'à la fin du disque.
Certains morceaux s'inspirent visiblement de Tangerine Dream ("Force Majeure", "Grand Canyon", "Wasteland", "The Travels Of Marco Polo"), et parfois de Rick Wackeman ("In The Spirit Of Things"), en beaucoup plus insipides. Sans être extraordinaires, ils restent cependant nettement supérieurs aux autres titres de l'album, noyés sous une profusion de claviers et de percussions sans relief.
Seule exception, le très court "Russian Dance" dont le vif violon (synthétique ?) vous sortira sans doute de la torpeur qui n'avait pas dû manquer de vous gagner.
Si vous aimez les musiques planantes à base de synthétiseurs, vous aurez meilleur compte à vous replonger dans un vieux Tangerine Dream ou, pour ceux en quête de nouveauté, à jeter une oreille sur "Secret Lake", le dernier disque d'Eric Valley, bien plus diversifié que ce disque un peu trop fade.