"Die Kreise Schliessen Sich" est le second album du groupe allemand Traumpfad. Le premier disque de 2004 au titre éponyme avait laissé le vague souvenir d'un krautrock approximatif et relativement amateur.
Le titre qui ouvre l'album ôte tout doute sur la maturité instrumentale qu'a su acquérir le groupe en trois années, renforcée par la qualité professionnelle de l'enregistrement effectué dans les studios de RPWL. "In Ketten" dégage dès les premières notes beaucoup d'énergie libérée par la guitare et une rythmique très présente, et même un peu lourde, le chant semblant quant à lui un peu trop plat et léger pour ce genre de musique, le tout étant survolé par un synthétiseur magique apportant à lui seul un vrai relief au morceau.
Tout l'album est malheureusement résumé dans la description de ce titre. Car Traumpfad ne pêche pas par excès d'originalité et tous les morceaux se ressemblent dans leurs constructions, leurs mélodies et leurs interprétations. Le rythme est en général nerveux, les introductions sont minimalistes, les guitares et la batterie assènent des riffs lourds et répétitifs, sans grand génie, tandis que le chant, en allemand, n'est pas suffisamment "viril" pour se montrer convaincant. Par contre, les interventions au clavier de Matthias Unterhuber sont brillantes, incisives et apportent à l'album une touche de légèreté dont il a le plus grand besoin. A lui seul, il sauve le disque d'une affligeante médiocrité et finit par raccrocher l'auditeur de ci, de là, au détour d'un solo étourdissant, de quelques accords de piano apaisants ou de nappes de synthés intrigantes.
Une certaine évolution se dégage de l'ordonnancement des titres : si les cinq premiers sont pesants et peu inspirés, "Totes Meer", même s'il reste dans la veine hard rock, est bien plus convaincant. Vers le milieu du morceau, le groupe montre même qu'il est capable de faire preuve de finesse, de mélodie et de variété. L'instrumental qui le suit, " Der Goldene Berg", ne s'en sort pas trop mal, et si les trois premières minutes de " Die Kreise Schliessen Sich " sont d'une lourdeur indigeste, le morceau tourne presque à l'atmosphérique par la suite, grâce aux synthés qui apportent un peu d'oxygène. Enfin le dernier titre, " Ein Neuer Tag", fait regretter que Traumpfad ne donne pas plus souvent dans ce style un peu primesautier qui lui convient mieux. Le chant calme est plus plaisant, la rythmique prouve qu'elle sait se faire légère. Dommage que cela arrive si tard.
Cette dichotomie entre hard rock lourd et claviers aériens souffle le chaud et le froid : les fulgurances lumineuses qui viennent sortir les titres de leur médiocrité, tout le mérite en revenant à l'excellent travail de Matthias Unterhuber, ne suffisent cependant pas à faire de "Die Kreise Schliessen Sich" un album mémorable.