Dernièrement, nous avions chroniqué l’apaisant "Harbours", signé par les Suédois de Meadowland. L’équipe germanique de Moonband se revendique de la même cause, à quelques variantes près.
Les maîtres mots venant rapidement à l’esprit sont ceux de Folk Rock, sereine philosophie, relaxation, évasion, héritages et idéaux de Simon & Garfunkel… Avec néanmoins quelques nuances vis-à-vis du projet suédois précité : The Moonband pratique un Soft rock un peu plus affirmé dans la netteté de ses vocalises, moins évanescent dans sa tonalité instrumentale et légèrement plus rythmé également. Non que la méthode soit à considérer comme plus talentueuse, il s’agit seulement d’une autre déclinaison du genre, preuve qu’en ce territoire de l’expression acoustique épurée, la diversité musicale existe également.
S’agissant des ingrédients, la recette est assez traditionnelle avec un arsenal des plus complets dont essentiellement les cordes pincées, aux multiples couleurs (guitare sèche, banjo, bouzouki, mandoline, ukulélé…), permettant la mise en relief de la palette sonore (le chant lissé de la mandoline, par exemple, en contrepoint de celui plus austère de la guitare). La souche unplugged de la texture instrumentale de base est ainsi agréablement aromatisée.
"Tom Waits", "Top Of A Tree" et "Roll On Blues" sont généreusement sautillants, invitant l’auditeur à entrer en leur ronde, avec tempérance pour le premier, et jovialité pour les deux autres ; "In The Garden" allie nostalgie et rêverie atmosphérique rassérénante, alors que pour sa part, "Days To Live" préfère adopter une langueur résignée, en dépit de son intitulé à l’allure proverbiale.
Sur la globalité, l’album est pour moitié rêveur, et pour autre moitié éloge à la conscience des bonheurs simples de l’existence. Un hédonisme salutaire et sans fard, joliment mis en musique. "Open Space" n’est pas un modèle d’originalité, mais la production est irréprochable et la force tranquille de cette conviction artistique est des plus communicatives.