Revoilà Beardfish ! Un peu plus d’un an après l’excellent Destined Solitaire et le side-project Gungfly de leur chanteur, les Suédois reviennent avec un Mammoth tout aussi maîtrisé.
Changement dans la continuité : si la composition du groupe reste inchangée, la musique délivrée ici est plus resserrée que dans l’opus précédent. Là où aux goûts de certains Destined Solitaire s’égarait quelque peu dans des développements jazzy assez libres, Mammoth montre ici plus de rigueur dans les compositions, en conservant un esprit “école suédoise”, typé 70’s avec le Hammond en vedette mais une rythmique précise et dynamique, et cette pointe de “déjantage” qui possède un charme certain. Nous sommes ici souvent au croisement de The Flower Kings, Overhead, Simon Says voire ACT, avec une musicalité évidente qui ne se disperse pas et une technique très fluide.
Aucun temps mort dans cet album, qui nous emmène du rock revisité (impeccable Platform en ouverture) au canterbury (l’instrumental Akakabotu), en ménageant une pause bienvenue avec le joli Inside / Outside tout au piano et en passant par des morceaux plus tendus comme l’excellent Green Waves, où la voix de Rikard Sjöblom s’exprime plutôt mieux que dans les passages calmes. Tout du long, l’auditeur ne pourra que saluer la maîtrise des contrastes (Without Saying Anything, une clôture en beauté !).
Avec Mammoth, Beardfish a encore frappé fort. Un excellent ouvrage de prog à la suédoise, à mon sens plus plaisant mélodiquement que le précédent Destined Solitaire. Il ne me manque que le coté symphonique pour être tout à fait emballé, mais on ne peut pas tout avoir !