Deux ans après un album dont j'avais dit le plus grand bien, Big Big Train nous propose un concept album prenant comme sujet l'histoire d'un aviateur de la seconde guerre mondiale.
Tout ici est fait d'abord selon les règles classiques du concept album : bruitages en rapport avec le thème choisi histoire de plonger l'auditeur dans l'ambiance, reprise régulière de certains thèmes, etc… Rien de bien original sur ce plan, donc, mais l'originalité n'est de toutes façons pas la marque de fabrique de ce groupe.
Au niveau des compositions en elles-mêmes, la recette de Big Big Train ne change guère depuis Bard : des mélodies accrocheuses, une voix passe-partout, des compositions dans la plus pure lignée de Genesis, Yes, Marillion et IQ, pour ne citer que les références les plus connues qui viennent à l'esprit. C'est assez bien écrit et l'on reviendra certainement assez fréquemment sur des morceaux comme "Powder Monkey", l'instrumental "Sly Flying On Fire", ou encore les multiples facettes de "Fighter Command". Mais il manque indéniablement un petit quelque chose, ce qui risque fort de provoquer une certaine lassitude à l'usage.
En fait, après plusieurs écoutes, on reste partagé entre le sentiment d'avoir écouté un album contenant de bonnes idées et une impression de platitude. L'ensemble paraît assez aseptisé, trop prévisible, sentiment accentué par une production trop froide, ne mettant en avant aucun feeling particulier. Le son est bon mais il manque cette chaleur qui provoque le frisson lors d'un break ou d'un solo.
Big Big Train nous propose donc un autre album de qualité mais souffrant encore du défaut majeur de manque d'originalité. Un son plus chaleureux donnant réellement le sentiment de musiciens passionnés et un plus grand soin apporté au feeling leur permettra peut-être de se faire une meilleure place dans le milieu du rock progressif.