Kurt Vanderhoof a de la suite dans les idées ! Après un premier disque plutôt rageur puis une deuxième livraison plus progressive et débarrassée des 6 cordes en rut, se profile donc une nouvelle galette dans laquelle le maître, non content d’avoir totalement renouvelé le line-up, a décidé de plébiciter les instruments analogiques tels le piano et autres mellotrons.
Ce disque propose 7 compositions, dont 2 longues suites de plus de 12 minutes ainsi que 4 titres flirtant avec les 7 et 8 minutes. La voix de Ronny Munroe (Metal Church) y fait des merveilles et se place dans un registre progressif tendance années 70. Imaginez un mix entre Jon Anderson (Yes), Niclas Flinck (Carptree) et Peter Nicholls (IQ), et vous aurez une bonne idée du chant !
Passées les trois premières compositions au rythme soutenu et aux nombreuses cassures de rythmes, c'est avec "Of Grand Design" que l'album prend son envol. Ce morceau renvoie directement au bon souvenir de IQ avec cette fameuse alchimie entre les nappes de claviers, la voix et l’ambiance et son style oscillant entre jubilation et noirceur. Il en va de même pour "No End To Begin" qui prouve alors le savoir-faire de la bande à Kurt avec un développement qui monte en puissance tout le long de la première partie, une portion centrale qui laisse la part belle aux breaks de batterie et aux soli de guitares pour se terminer sur un final de trois minutes, reprenant le thème et mettant en valeur l’ensemble des solistes.
Vous l'aurez compris, en dehors des deux longues suites d'excellente facture, les autres compositions manquent malheureusement d’originalité et de variété. Au regard de la progression depuis le dernier album, une marche a été cependant franchie et Kurt et sa bande nous offre ici un disque qui mérite toute l’attention des proggueux amateurs de la période fin 70/début 80.