Divinefire est né en 2004 de la collaboration entre Jani Stefanovic (Solution.45, Essence of Sorrow, ...) et le metalcoholic Christian "aka Rivel" Lijegren. Bourreau de travail en effet, car l’insatiable Christian était jusque 2010 le chanteur de Narnia, mais était aussi bien impliqué dans d’autres projets tels que Flagship (un seul album à ce jour, mais il est superbe), Wisdom Call ou encore Audiovision. Il est encore actuellement le leader du groupe Golden Resurrection, qui a sorti l’année passée, un album bien apprécié de notre rédaction.
Pour ce cinquième opus, le duo s’est acoquiné avec un deuxième vocaliste plein temps, German Pascual. Oui, celui la même qui avait remplacé Christian au sein de Narnia ; le monde du Christian métal est bien petit. German possède une voix très puissante, assez haut perchée, mais qui se développe plus en largeur, celle de Christian étant plus cristalline et émotive.
La galette présente une belle brochette d’invités, avec en vrac des musiciens ayant collaboré avec Therion, Narnia, Hammerfall, ou encore Rob Rock, même si leur participation semble se limiter à quelques titres anciens comme "The Worlds On Fire" ou "Never Surrender", réenregistrés pour l’occasion. Le groupe évolue dans un univers métalo-symphonique avec une belle diversité vocale, n’hésitant pas à incorporer des lignes de grunt ou de growl ("Time For Salvation", "Unchain My Soul"). Si certains puristes seront divisés sur l’opportunité de la présence de ces vocaux sombres de plus en plus omniprésents sur des musiques assez éloignées de l’esprit qui les ont vu naître, Divinefire possède tout de même une certaine légitimité puisque leur premier album les intégrait déjà. Les claviers sont omniprésents, mais virevoltent avec une guitare qui, loin d’être envahissante, aurait pu proposer quelques soli inspirés supplémentaires. La section rythmique, sans jouer la prise de risque, assure une belle consistance à l’ensemble.
Sans rechercher l’originalité à tout prix, Divinefire semble aimer développer des ambiances diverses, avec parfois de grosses orchestrations ("The World ‘s On Fire", "Close To The Fire"), ou encore des intonations médiévales ("To Love And Forgive"). Les tempos sont variés, style rouleau compresseur ("Send Me Out") ou présentant des accents plus délicats comme sur "Brigth Morning Star" magnifiquement chanté par Christian Liljegren. Outre les vocaux, les structures comme les arrangements sont soignés aux petits oignons, tant et si bien que l’amateur du genre ne risque pas de s’ennuyer une seconde. Et en effet, l’album laisse peu de répit à l’auditeur, enchaînant des hymnes comme "Hold On" ou "Never Surrender" ou développant des pièces presque cinématographiques comme "Even At My Lowest Point".
Sans révolutionner le genre, mais en apportant chaque fois sa pierre à l'édifice, Divinefire assume ses choix avec beaucoup de talent, et de régularité. Si vous avez apprécié les sorties précédentes, vous allez goulument avaler celle-ci ; ceux qui aiment le métal puissant, symphonique et mélodique aussi !