4WD, 100% Kick Ass Rock’n’Roll ! C’est l’intitulé tout à fait officiel du site d’un quatuor lyonnais qui, après avoir débuté dans la reprise de blues (souvent), le country (parfois) et les reprises de hard - Kiss, Guns ‘n Roses (un peu), a évolué vers un style plus radical. Après une première démo parue en 2006, Four Wheel Drive fait paraître ce “Balls on Fire”, à "l’ambiance qui sent bon la bière, la clope, la route 66 et les filles en bikini" - citation extraite du site, gracieusement fournie par MW.
Mélomanes éthérés ou classicophiles délicats, passez votre chemin. A l’exception du plus southern 'Bad Boy of the Road', nous sommes avec “Balls of Fire” dans le hard rock pur et dur, riffs gras dehors et distors’ en tous genres à l’appui : impossible de s’y tromper, dès la première intro avec ses hurlements de dragsters ! Côté musique et musicos, c’est de l’ouvrage plutôt solide, carrément exécuté avec notamment des soli de guitare pas mal balancés ('Cover Bands', 'Balls on Fire' , 'Bad Boy of the Road'). N’attendez pourtant aucune originalité dans le propos musical, 4WD réutilise des recettes éprouvées et donc efficaces, servies par une production basique mais correcte.
Le temps se couvre quelque peu du côté des vocaux : au micro, Fonz a la voix râpeuse qui va bien mais en fait des tonnes avec les portamento (en langage hard, on dit “degueulando”), et braille un peu plus que nécessaire ; en live, ça doit marcher, mais en studio, c’est assez surjoué. D’autant que les chœurs, assez limite et heureusement limités dans le temps, ne viennent pas alléger le propos. Mais il est possible d’admettre que cette ambiance malpropre se place dans une certaine philosophie à laquelle il est envisageable d’adhérer (avec quelques pintes de bière dans le cornet tout de même !).
Par contre il est quand même beaucoup plus difficile de se rallier à certains propos du groupe : si le rock’n’roll est le véhicule musical d’une certaine liberté d’esprit, voire d’une certaine libération sémantique, il est lassant d’entendre avec une certaine régularité les “fuck”, “bitch” et autres “ass” qui émaillent les paroles de l’album. L’esprit rebelle a tout de même d’autres moyens pour s’incarner, que d’affirmer que pour être une “good girl”, il suffit de “move [her] ass”. Tout comme le rap doit se débarrasser des potiches siliconées, qui, en envahissant les clips, n’apparaissent que comme les servantes de machos velléitaires, le hard a tout intérêt a donner un grand coup de balai dans ces clichés régressifs.
Ce petit coup de sang mis à part, “Balls on Fire” possède musicalement de quoi satisfaire les nostalgiques du hard des années 80 et possède une vitalité qui passe probablement très bien l’épreuve de la scène : avis aux amateurs !