Voilà un album qui pose une grande question : est-ce qu'à force d'écouter des musiques un tantinet alambiquées, le fan de rock progressif en vient à être tellement exigeant qu'il ne supporte plus les musiques quelque peu simplistes ?
Pour ceux qui ne connaîtraient pas le personnage, Jerry Gaskill est le batteur de Kings X et Come Somewhere est son premier album solo et, si j'étais méchant, je souhaiterais presque que ce soit également le dernier. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il n'y a rien là-dedans qui soit digne de me donner envie de vous en parler.
Beaucoup de mélomanes passionnés aiment découvrir de nouvelles choses pour étendre leur culture personnelle. Ainsi, quand on se met au rock progressif, bien souvent, on connaît toutes les choses un peu plus "standards", en particulier dans le domaine de la pop et du rock. Et Jerry Gaskill propose justement une sorte de pop-rock tout ce qu'il y a de plus banal, avec parfois un gros son, mais le plus souvent des sons de guitare claire en accompagnement d'une mélodie assez mélancolique.
Ajoutons à cela que la voix pourra être trouvée très caractéristique par certains mais également insupportable par d'autres.
Entre la platitude déprimante de "All The Way Home" et son refrain beaucoup trop facile, le côté naïf extrêmement énervant de "Johnny's Song" et surtout la prédominance des balades et morceaux acoustiques ennuyeux, on ressort de cet album en éprouvant le sentiment d'avoir réellement perdu son temps. Et même les sursauts offerts par la noirceur de "Crazy" ou le plus hard "Face The Day" n'arriveront pas à sauver l'ensemble.
Autant un album essentiellement acoustique ou rock peut être plaisant, autant un tel manque d'imagination a pour effet principal l'apparition des premiers signes du sommeil.
Tout cela a déjà été fait, et en général beaucoup mieux, ce qui m'interdit de donner à cet album une vraie place dans ma discothèque.